Ce film de Richard Billingham, photographe et cinéaste est dans la lignée du travail de photographe de ce dernier, de nombreux plans de ce film ressemble à s'y méprendre à des photos de l'artiste. Pareillement pour le sujet, toute la carrière de Billingham a été autocentrée sur sa famille et ce long-métrage confirme cela, le scénario est une suite de souvenirs de l'artiste, de son enfance et du milieu défavorisé dans laquelle elle évolue. À travers cette oeuvre autobiographique, on revient en quelque sorte dans le passé du cinéma britannique, à l'époque du mouvement "Kitchen sink drama", ce réalisme cru dramatisant la société britannique du XXème siècle et en particulier les classes sociales les plus basses. Car la famille de Billingham est ce qu'on appelle négligemment un "cas social" avec alcoolisme, chômage, misère et mal logement au menu. Pourtant la mise en scène n'est pas typique du réalisme et même du mouvement, car Billingham donne du style avec des gros-plans à profondeur de champ, un cadre carré et une lumière particulière, le découpage aussi apporte à la narration.