C'est l'une des caractéristiques fréquentes des films d'animation Disney : un message plus ou moins explicite. Il est parfois subtile et en arrière-plan, comme dans Hercule, qui montre que la bonté désintéressée existe. (Un exemple parmi tant d'autres, mais je ne rate jamais une occasion de mentionner mon Disney préféré...).
Parfois au contraire, certains films donnent l'impression que leur message est le noyau de l'intrigue, et que tout est construit autour. C'est particulièrement le cas de Raya et le Dernier Dragon. La morale sur la confiance est beaucoup trop appuyée. Le film nous martèle son propos au lieu de nourrir notre réflexion pour l'après-visionnage. Pas besoin de réfléchir après Raya et le Dernier Dragon. Tout est déjà dit explicitement.
Malheureusement, ce n'est pas la seule lourdeur du film. Le scénario souffre d'une construction très programmatique, car le gros des péripéties est annoncé en avance. De plus, il y a une certaine répétition qui s'installe dans la mécanique de l'intrigue. Raya se rend dans l'une des factions, récupère une partie de la Pierre du Dragon, et rencontre un nouveau personnage qui s'ajoute au groupe. Ce n'est donc pas très engageant pour le spectateur, qui doit attendre le dernier acte pour trouver un peu d'audace dans l'écriture.
Cependant, le film reste très divertissant à suivre. Le rythme est assez haletant, notamment grâce à des séquences d'action très fluides et agréables à l'œil. Il y a également un beau travail sur l'éclairage et les couleurs, qui met en valeur l'atmosphère particulière de chaque séquence. De manière générale, l'animation est techniquement très aboutie, et c'est notamment perceptible dans les différents décors riches et attrayants. Cet univers procure donc un vrai plaisir de découverte.
Le divertissement est cependant moins assuré par l'humour du film, qui tombe souvent à plat. Les personnages de la bande sont parfois amusants, mais ils ont tous des dynamiques comiques assez forcées. L'un des représentants d'une faction est un bébé ninja, censé être drôle et adorable... On aurait pu trouver mieux.
Heureusement, les protagonistes finissent par devenir assez attachants, pour la plupart. C'est notamment le cas de Sisu, la dragonne, dont la mentalité contrebalance celle de Raya. Cette dernière est d'ailleurs une héroïne assez intéressante, car elle n'ose pas avoir de trop grandes ambitions par crainte d'échouer. Elle est très motivée par sa quête, mais sans espérer l'harmonie parfaite pour son monde.
Bon... Le méga happy-end sans concession lui donnera tort, mais cela reste une psychologie de personnage plutôt bien pensée.
Raya et le Dernier Dragon est donc un film d'aventure efficace et assez entraînant, malgré quelques lourdeurs qui lui hôte la grandeur qu'il aurait pu avoir. Ce n'est pas un voyage très mémorable et impactant, mais c'est idéal pour s'évader sur le moment.