Il y a quatre ans de ça, Disney surfait encore sur le succès en proposant les aventures d’une fille de chef polynésien. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire briller les yeux des nenfants, provoquer quelques extinctions de voix sur « Le bleu de l’océan » et enrichir les orl pour des crises d’acouphènes chez les parents. 2021, Mickey et sa clique de dingos déferlent à nouveau sur les écrans sans oublier de ferler l’imagination de ses créatifs. Bilan de cette nouvelle odyssée en terre draconique. Et non, personne ne chante dans Raya.
Raya et le dernier dragon est à Vaïana ce que Star Wars 7 et à Star Wars 4 : un pompage même pas maquillé. Même structure, même types de personnages, même scénario. C’est très gênant par moment. Jouons à présent au Vaïana / Raya ou les 2. Merci Burger Quiz. A chaque énoncé, il faut deviner de quel film on parle.
- Le film débute par la cosmogonie« Il y a longtemps de ça, bla bla bla »
- La protagoniste est fille de chef.
- La protagoniste est une jeune femme forte et émancipée.
- La jeune fille vit dans un monde exotique.
- Le méchant est une « divinité malfaisante »
- L’héroïne a un acolyte trololol qui parle djeun’s
- L’héroïne est en quête d’un objet fabuleux
- L’héroïne suit un parcours initiatique et linéaire
- A la fin, elle retrouve son père.
- L’héroïne est une exploratrice (fonctionne aussi avec Dora).
- L’héroïne ne chante pas. (Attention, il n’y a aucun piège)
Certes, le fait de copier l’adn d’un autre film n’aboutit pas forcément à un échec, surtout que Raya risque fort de cartonner sur Disney+. Qu’est ce qui distingue alors la réussite Vaïana du semi naufrage Raya ? Il faut d’abord chercher du côté des personnages. Si Raya se pose comme une jeune femme crédible au charisme certain, le reste de la galerie réussie au mieux à provoquer un bâillement. Principal accusé, Sisu le dernier dragon. Acolyte attitré, il brille par son physique que je qualifierais de particulier. Subtile assemblage d’un dragon asiatique, d’un My Little Pony© et d’un sachet de smarties, Sisu suscite plus l’énervement que l’émerveillement. Bénéficiant d’une personnalité qui oscille entre le naïf et l’ado attardé, Sisu ne décolle jamais, la faute à des lignes de dialogues d’une rare pauvreté et d’un choix de casting voix à la ramasse. Et pourtant j’aime bien Géraldine Nakache mais là définitivement non. Je passerai sur le manque de charisme du père et le manque d’incarnation du reste des rôles. Louvoyant entre vacuité et poncifs du genre, les personnages qui gravitent autour de Raya peinent tout simplement à exister.
Pour les thématiques, on reste dans du Disney pur jus. Grands concepts et petites idées. La confiance, la perte et l’amitié forme le tiercé perdant de cette course à la pierre sacrée. C’est là encore une des limites du métrage, sa structure excessivement linéaire et sans surprise. Au travers de la pierre sacrée brisée, Raya doit reformer l’unité des peuples. Il en découle un déroulé convenu que les scènes d’action académiques n’arrivent pas à emballer. Soutenue par une musique évanescente, la narration s’enlise sous l’amoncellement des personnages creux qui rejoignent, Tour à Tour, cette fraternité de coquilles vides.
Malgré tout, le studio aux 95 millions d’abonnés s’en sort plutôt bien côté direction artistique avec des peuples très caricaturaux et typés mais qui permettent une identification instantanée. L’animation reste de qualité même si les affrontements manque d’impact et de tension. Les différentes joutes n’arrivent jamais à concerner par manque d’un vrai savoir faire de mise en scène et des chorégraphies aériennes mais fades.
Raya et le dernier dragon est un Disney oubliable qui confirme que la firme semble plus intéressée par ses bilans financiers que par la créativité. Après la création de la nouvelle chaîne Star sur Disney+, il serait temps d’en créer une nouvelle afin que viennent s’échouer les productions du type de Raya. Une chaîne qui pourrait s’intituler Disney- .