It may feel impossible, but sometimes you just have to take the first step, even before you're ready

Un peu mitigé sur ce film. C’était sans doute le premier Disney sur lequel j’avais des attentes depuis très longtemps, que ce soit pour l’histoire ou le personnage que les bandes-annonces nous ont teasé. Et au bout du compte, j’ai l’impression qu’il manque quelque chose à ce film pour qu’il soit vraiment complet.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Raya, dans ce qu’elle est et l’image qu’elle peut renvoyer, de même que celles de Sisu et Namaari (qui a parlé de ship ?). Ce trio est sans doute le gros point fort du film, en plus bien sûr des personnages sidekick dans la plus pure lignée de Disney. L’univers aussi, il est bluffant, époustouflant. Même si très classique dans les codes de la fantasy, on s’y laisse plonger et on découvre avec délice tous ses aspects, que ce soit sa géographie et ses environnements variés, ses différentes cultures, ses peuples, sa mythologie…

De même que l’histoire, là aussi assez classique avec son format de quête, reste prenante de bout en bout, alimentée notamment par la dynamique entre les personnages principaux. J’ai beaucoup aimé qu’au final, Raya et Namaari ne soient pas forcément des personnages parfaits, qu’elles avaient des défauts, mais qu’elles essayaient surtout de faire ce qu’elles pensaient être juste selon leurs propres convictions. C’est ce qui rend le final aussi efficace.

Et c’est là qu’on arrive au principal défaut du film, qui fait qu’on l’appréciera sans doute, qu’on passera à coup sûr un bon moment, qui régalera petits et grands ; mais qui n’atteindra, malheureusement, jamais le niveau des plus grands films du studio. Ce film a le triste défaut de vouloir trop en dire. Il y a beaucoup de choses qui se passe dans ce film, beaucoup trop compte tenu de son format, ce qui donne un aspect précipité. On n’a jamais vraiment le temps de s’imprégner des différentes étapes de la quête, parce qu’on passe de l’une à l’autre sans réel temps mort, ni même de réelle difficulté, de doute.

On arrive dans un nouveau lieu, on découvre un personnage, on passe à travers 2-3 pièges, on récupère l’objet, on passe à l’étape d’après. Malgré un intro qui prend bien le temps de poser son univers, le film n’a jamais vraiment le temps de l’approfondir ou de le développer, et c’est frustrant. Parce qu’il est génial cet univers, on veut en savoir plus, et on n’a pas le temps d’en profiter. Le film essaye de transmettre beaucoup de messages (sur la confiance, le pardon, les préjugés…), mais tout ça est noyé dans l’univers-building, l’humour, les personnages, la quête… Bref, à vouloir trop en faire, le film laisse beaucoup d’aspects sur le côté.

En revanche, sur le plan technique, il n’y a rien, rien, à reprocher. Une fois de plus, Disney étale toute sa puissance et sa maîtrise de l’animation avec un film incroyable. La musique de James Newton Howard nous enchante du début à la fin, participant à créer cette atmosphère à la fois merveilleuse et aventureuse. Et l’animation… Oh my Walt… L’animation est un bijou visuel. Le design des personnages recoupe ce que le studio a pu faire, mais whaou quoi, les personnages expriment tout un tas d’émotions crédibles. Les détails sur Sinsu sont impressionnants, de même que la chevelure de Raya.

Et au niveau des décors, bordel, c’est carrément un joyau ce film. Les environnements sont impressionnants : l’eau, la végétation, l’air, la terre, la poussière, la lumière (la scène dans le palais des Crocs, mama mia)… tout est plus vrai que nature. Au point que, oui, sur certains plans, on jurerait voir un documentaire et non un film d’animation. C’est d’un niveau qui surclasse tout ce qui peut se faire dans le genre et qui repousse encore une fois les limites de ce que Disney peut faire. Et le tout dans une mise en scène qui n’hésite pas à piquer des idées et une dynamique propre à d’autres films de fantasy. Plus encore avec ce film, Disney nous prouve que l’animation, plus qu’un genre, est avant tout une méthode de réalisation d’un film. C’est juste bluffant, époustouflant, sidérant.

Bref, Raya et le dernier dragon est un film qui avait peut-être trop d’ambition, trop de messages à transmettre, un univers beaucoup trop vaste à faire tenir en si peu de temps. Et pourtant, il s’en sort plutôt bien. Et ce qui m’avait le plus attiré au départ (son personnage central) ne m’a pas déçu, au contraire, Raya et Namaari entrent sans soucis dans mon panthéon de mes personnages Disney préférées. Et putain, que ce film est beau.