La scène dans l'agence de tourisme suffit à notre bonheur. Elle en parle d'ailleurs, avec cette grâce qui inondait Lonesome et que seuls les gens simples vus par des yeux simples sont capables de transmettre. Pour le reste, le film est inégal, vivant parfois trop sur des situations que le cinéma muet avaient développées jusqu'à la perfection. Annabella tout auréolée du rayon de soleil qui l'atteint ne manque pas de charme, bien sûr.
On retrouve aussi cette peinture du quotidien et de l'amour ordinaire puissant auxquels Fejos est un des rares a donné tant de musique intérieure. Puis il y aussi l'ombre de la crise et l'ombre de ces gens rassemblés et tout autant désolidarisés par les blocs de béton dans lesquels ils vivent, un milieu stérile et idéal au fascisme.