Premier film d'un jeune prodige australien venu du vidéo-clip, Razorback suit une trame typique du ciné fantastique à grosses bêbêtes très méchantes, mais avec un certain style, une ambiance étrange et une image fignolée, ce n'est pas le pur produit de série conventionnel. D'ailleurs, le film avait secoué le public du Festival d'Avoriaz en 1985 ; c'est dommage qu'ensuite, ce public n'ait pas trop suivi, c'est donc un film à réhabiliter et à redécouvrir. La grosse bestiole en question n'est pas commune, c'est un phacochère géant, monstrueux, très laid et terrifiant comme la résurgence d'une antique créature. On pense aux Dents de la mer pour cette confrontation hystérique entre l'homme et l'animal. Réalisé avec un budget très limité et avec un acteur (très bon) qui n'avait fait que des séries TV (notamment la série L'Age de cristal et le feuilleton-fleuve Colorado), le film surprend par son efficacité, et l'affrontement final est assez spectaculaire, de même que l'environnement australien est bien décrit et les tronches de bouseux sont très pittoresques. Du cinéma choc qui en donne pour son argent, tout en possédant une profondeur.