Wade Watts et les aventuriers du monde virtuel


Je te donne ma critique #46



Ne vous est-il jamais arrivé, au beau milieu d’une séance de vouloir suspendre le temps et faire en sorte que le film que vous avez sous vos yeux ne s’arrête jamais ? C’est l’impression que j’ai eue pendant mon visionnage du dernier-né de Steven Spielberg et adapté d’un bouquin déjà dans mes envies. Quand un réalisateur avec son film vous fait ressentir cela, alors c’est qu’il a tout compris. Si Steven Spielberg est connu pour savoir s’y prendre avec ses acteurs sur le plateau, il en est de même avec ses fans. Il a cette capacité à tenir son spectateur en haleine, j’étais personnellement investi à fond dans cette quête virtuelle et ne décrochant ainsi jamais durant 2h20.


L’homme derrière la caméra est un touche-à-tout, comme un caméléon s’adaptant à toute situation, il manie tous les genres avec une telle aisance. Dans la même année il passe de Pentagon Papers film biopic à un film de science-fiction. La dernière fois qu’on l’a vu faire ça c’était en 1993 avec deux énormes films devenus cultes dans sa carrière et dont je n’ai pas besoin de cité. Une fois que l’on a vu ce film on se dit que ça tombe sous le sens d’avoir choisi Monsieur Spielberg à la réalisation. C’est un long métrage qui lui parle tellement que ce soit au travers de ses personnages comme celui de Mark Rylance, un grand enfant refusant de se confronter à la dure réalité et s’enfermant ainsi dans son propre monde. Timide, introverti c’est comme ça qu’était durant sa jeunesse Steven Spielberg. C’est pour cela que ce film aurait été très différent sans lui. Certains sont frustrés de ne pas assez voir le monde réel et ses conséquences désastreuses qui ont amené la population à ce stade-là. C’est tout simplement qu’il s’agit d’un «gamin » qui a réalisé ce film, et de son point de vue tout cela n’est pas très important, préférant ainsi s’évader loin de toutes ses horreurs. Pour moi ça m’a beaucoup parlé. Quand quelque chose d’horrible passe aux infos je préfère ignorer et m’évader à travers un film, une B.D. ou encore rentrer dans mon oasis que j’appelle sens critique x).


Le film possède une mise en scène très efficace et qui est en cohérence avec le style de Spielberg. Prenons pour exemple cette course incroyable et époustouflante au début du film. Elle n’a pas de sens dans le fait que toutes les références à la pop culture du cinéma se retrouvent dans cette course. C’est justement ce qui en fait sa beauté ( tout ce mélange) et que l’on se retrouve comme moi un sourire innocent jusqu’aux lèvres. Dès que l’on a 6 ans et que l’on déborde d’imagination, nous n’avons plus aucune limite. Là où les adultes vont se fixer des règles. Dans cette séquence nous observons tout simplement un gamin qui joue avec ses jouets, en tout cas la course au jouet comme j’aime l’appeler est déjà pour moi une scène mythique. Les effets spéciaux vont au-delà de mes attentes et sont visuellement bluffants, hormis peut-être la bataille finale qui par moments se retrouve un peu trop surchargée mais rien d’alarmant non plus, puisqu’elle reste très lisible durant les scènes d’action. Leur avatar en 3D est en plus d’être très réussi, arrive à nous transmettre de l’impact émotionnellement grâce à leurs visages très bien travaillés et le plus réaliste possible. ILM nous offre là un travail remarquable est assez poussé qui fera date dans l’histoire du cinéma. ( pour Simon Pegg j’ai eu du mal par contre, trop de maquillage sans doute)


Les personnages n’ont rien d’exceptionnel au niveau de l’écriture mais s’avèrent terriblement attachants surtout quand le personnage principal se retrouve avec sa team. Une très bonne alchimie en somme que ce soit avec son pote ou Artemis. Le personnage campé par Tye Sheridan est assez touchant et je l’ai plutôt bien apprécié même si par moments j’avais envie de m’arracher les cheveux notamment quand il dit son prénom. Évidemment sans ça nous n’aurions pas pu enclencher l’acte suivant. Avec ses personnages Spielberg renouent avec ses vieilles habitudes, un groupe de gosses représentant une forme d’espoir et de bienveillance face à un groupe d’adultes tyranniques et sans scrupules. Il est vrai que les méchants dans ce film sont caricaturés au possible mais quand on a un Ben Mendelssohn dirigé par Steven Spielberg on en oublie très vite ce défaut. Des personnages très clichés par moments certes mais des acteurs qui sonnent très juste.


Beaucoup de personnes avaient cette crainte en regardant les bandes-annonces de voir un long métrage vide qui ne fait que rendre hommage à la pop culture. Moi de mon côté j’ai toujours eu une confiance aveugle en Spielberg et ce dernier ne m’a pas déçu le moins du monde et en plus de m’avoir mis une claque, il a réussi à doser intelligemment et avec subtilité toutes ses références pour les rendre intéressantes et malignes et surtout à servir l’histoire. On pourrait penser qu’avec ce film, la surdose est le maître mot mais pas tant que ça, car elles sont éparpillées tout au long du film et ce sont des clins d’œil très bien amenés qui feront plaisir au geek et cinéphile. Le plus gros fan service serait la Dolorean mais bon c’est la voiture la plus cool de tous les temps donc ça passe. En tout cas je me suis bien amusé à essayer de révéler toutes ses références cultes, certains sont plus durs à trouver. Ce film va énormément plaire à un public ciblé pour... mais il vrai que ceux qui n’ont aucune connaissance en la matière ne vont pas apprécier le film autant que nous. Cela ne les empêchera pas de passer un agréable séjour dans l’oasis. La bande originale nous gratifie de morceaux cultisme et pour ce qui est de la composition j’ai trouvé certains passages assez jolis, il est juste dommage de ne pas en entendre davantage. Une belle composition mais quelque peu discrète.


Un film très rythmé et efficace qui ne possède aucun temps mort, une mise en scène nerveuse et très vif surtout pour la fameuse scène qui rend hommage à l’un des films d’horreur le plus connu. Une fois cette séquence terminée en plus d’être impressionné par ce travail titanesque que ça a dû prendre, j’avais cette impression d’avoir testé une nouvelle attraction à Disney land. Ce film est une expérience incroyable et unique, on en ressort complètement éblouie. Bien plus qu’une chasse à l’easter egg, c’est un accomplissement de soi-même pour les personnages. Je n’étais pas simplement spectateur j’étais comme un joueur qui allume sa console et qui joue sur un grand écran. Un film grand public qui fait rêver petits et grands et où l’on rentre à l’intérieur du cerveau de Spielberg pour y découvrir son amour incroyable et sans limite au monde du cinéma, de la musique et autres références. La morale du film à la fin est assez prévisible mais très belle surtout pour des personnes comme moi qui ont encore un peu le syndrome de Peter Pan.



Je ne suis pas fou, ma réalité est juste différente de la vôtre. Lewis
Carroll


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le 31 mars 2018

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