Spielberg délivre ici un spot publicitaire de plus de deux heures, dont on appréciera sans aucun doute la générosité et la maîtrise. Hormis des scènes d'action spectaculaires bien mieux cadrées que la plupart de ses contemporains, Ready Player One profite d'un rythme soutenu et jouissif dans sa mise en place. Tout s'imbrique pour le mieux, et Tonton Steven prouve une fois de plus qu'il sait raconter une histoire, sa mise en scène virtuose aidant.

Malgré ses indéniables qualités visuelles et narratives, le fan-film peine à offrir un scénario original, servant une bouillie un peu simplette à base de mondes virtuels et de nostalgie un tantinet lourdingue... même si l'écriture est étoffée d'un contexte spacio-temporel intéressant, de personnages plus ou moins travaillés pour donner corps et profondeur à l'histoire, cette dernière ne fait pas vraiment rêver. Effectivement, nous sommes beaucoup plus transportés par la déferlante d'effets spéciaux que par l'objet cinématographique dans son ensemble.

Les protagonistes sont clairement caractérisés mais manquent tristement de charisme et sont des clichés ambulants qui essayent tant bien que mal de générer un intérêt. On a plus l'impression d'être devant une cinématique géante pour appâter les geeks que devant un vrai film (cf Sucker Punch). Par chance, le réalisateur use mais n'abuse pas de ses références, et malgré l'obligation de les montrer plus ou moins outrancièrement, il aurait pu être beaucoup plus insistant et pénible sur les clins d’œil (comme plus tard Space Jam 2). Mais la saveur un peu amère d'un catalogue persiste... Sans compter les nombreux éléments sortis d'un chapeau pour relier les ficelles d'un script décidément trop facile. Entre le coup du post-it et la conclusion débile qui nous prend pour des cons ("la réalité c'est réel")... il est peu aisé de s'attacher à un tel film. Dans le même ordre d'idée, le film d'animation Summer Wars était beaucoup plus touchant et mémorable. En plus je n'aime pas la gueule des avatars dans RPO. Heureusement, il y a une baston de malade entre Mechagodzilla et Gundam, et ça, ça fait du bien quand tu as acheté ton ticket.

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le 12 févr. 2024

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