Un simple regard sur une l'affiche vintage de Ready Player One et on pouvait humer le bon divertissement façon Spielberg. Pouvait-on seulement imaginer que l'Empereur du divertissement, 71 ans passés, aller sortir de son chapeau magique une claque futuriste pour petits et grands? Steven Spielberg is back!
C'est dans les vieux pots que l'ont fait les meilleurs soupes. Spielberg met son talent au service du 7ème art, s'incline devant les grands, rends hommage aux petits et nous livre une oeuvre pop phénoménale, exubérante, délicieusement rétro et furieusement moderne. Une mise en scène de gala, sans temps morts dans la plus pure tradition d'Indiana et consorts. De l'humour, de l'émotion, des gamins de 40 ans la banane aux lèvres et des enfants de 10 ans avec des yeux comme des soucoupes. Bien joué Steven Spielberg! Tu empruntes aux copains, tu sers la main aux amis et tu n'oublies pas le petit garçon que tu as été.
Le papa de E.T prends ses aises avec le livre de Ernest Cline mais il en a gardé l'essence. Vous pouvez ainsi lire le livre et voir le film tout en ayant une approche différente. La recette des studios Amblin? Un élixir vidéoludique détonnant qui parlera aux plus jeunes, des références à la pelle pour geeks et non initiés. Stranger Things peut aller se rhabiller! Spielberg enrichit l'oeuvre originale, la modernise en faisant une boucle dans le temps: la musique, la TV, le cinéma.... Tout ce qui a fait de nous des gamins heureux et des adultes accomplis. Mais Spielberg sait rester humble: il donne sans reprendre, chacun pouvant pioché dans son musée des merveilles.
L'amitié, la liberté, l'illusion... Autant de thématiques chers au réalisateur qu'il exacerbe durant 2h20. Alors oui il y a des portes qui s'ouvrent comme par magie, oui il y a un peu trop de mélo, oui le côté sombre du livre a été écarté mais quand la voiture de Doc' tente d'échapper à King Kong en dérapant aux côtés de la moto de Kaneda on ne peut que pardonner. Spielberg mixe réalité et virtualité pour avec une telle dextérité qu'il en devient impossible de faire la différence. On sent les acteurs investis, casque visuelle vissé au visage: Mark Ryllance (James Halliday) est génial en vieux geek autiste et Tye Sheridan (Wade Watts) nous offre pour la première fois de sa carrière un vrai jeu d'acteur. Même le méchant est magnifique de clichés et de ridicule. 2045 selon Spielberg, c'est un rêve de gosse.
La messe est dite. Nous, pauvres ouailles qui croient avoir déjà tout vu, se morfondant dans une vie que l'on pense étriquée et sans saveur, nous les Joueurs de demain, nous devons courir voir Ready Player One. Car la réalité n'a jamais été aussi réelle. Et aussi belle.