Commencer un film par les synthétiseurs bien connus de Van Halen, fallait oser en 2018.
Le risque, c'était de faire de Ready Player One un Kung Fury de 2H20: avec la mode des années 80s, qui essaie de rendre "mainstream" une culture que je connaissais depuis un bail, on pouvait craindre une avalanche de références, en passant par la SF et John Hugues. La crainte était fondée: les années 80, en veux-tu en voilà...Mais était-ce vraiment un défaut? (à suivre)
RPO est avant tout un film de SF. Comme toujours, Spielberg joue hors catégorie, montrant une maitrise des effets numériques très jouissive, un peu à la manière de Tron; l'héritage ou Gardiens de la galaxie II (Au sujet de Tron, le film présente des scènes très proches visuellement)
Le rendu jeu vidéo est dérangeant dans les premières secondes, avant de nous dégouter du monde réel par la suite tant il semble si familier, si réaliste. Les effets sur Tintin (le seul autre Spielberg que j'ai vu au cinéma, hélas) étaient plutôt annonciateurs à vrai dire.
RPO, c'est aussi un univers fourmillant de détails. Bien au delà des références qui nécessitent probablement plusieurs visionnages malgré ma passion pour la pop culture, on pourra observer le travail de titan accompli sur les décors pharaoniques, le côté très vivant de la ville du monde réel, ou encore l'aspect immersif de chaque scène se déroulant dans l'Oasis. Clairement, niveau CGI, on est sur du très lourd.
Histoire de revenir un peu plus dans le film, je pourrai mentionner rapidement les acteurs, qui sans être extraordinaires, sont impressionnants par la justesse de leur jeu, incarnant le personnage et lui donnant vie. Certains passages plus humoristiques sont des occasions en or pour qu'ils puissent rendre ces héros attachants et bien vivants. Mark Rylance, jouant le co créateur du jeu, sort néanmoins du lot en participant à des scènes d'un réalisme frappant.
Question scénario, je n'ai pas lu l'oeuvre d'origine (pas encore) mais il parait évident que ce n'est pas le summum de l'originalité pour un film de Sf. Pourtant, on s'en fiche. Terriblement actuel par ses problématiques, Ready Player One s'impose par sa vision précise et sa pertinence. C'est là aussi que le talent de Spielberg se traduit.
Et la musique dans tout ça me direz vous? Pas assez retrowave à mon goût, le côté symphonique aurait gagné à plus de sonorités électroniques (A l'instar de Blade Runner 2049 par exemple). Et pour ce qui est des morceaux choisis pour accompagner le film, je pense que la tâche est brillament réussie. Reconnaissant des morceaux de ma playlist MP3, d'autres typiquement eighties, je n'ai pu que savourer l'ambiance John Hugues qui s'installait à certains moments (notamment lorsque les héros interragissent entre eux)
Bon, pour revenir sur les références, une ou deux, pas plus, étaient peut-être en trop. Mais le reste a forgé un beau pied de nez à tous ceux qui se gargarisent de deux trois extraits de pop culture pour paraître plus intelligent. Le vilain de l'histoire utilise ces références à mauvais escient, et perd. Le héros connaît les références, mérite de les utiliser, et en sort vainqueur.
Plus qu'une déclaration d'amour à la pop culture, j'ai bien l'impression que Ready Player One est une déclaration d'amour aux amoureux de la pop culture. Comme moi par exemple. Du coup j'ai bien aimé...