Steven, tu es généreux. Beaucoup. Trop, je ne sais pas. Quoi qu'il en soit, on ne peut pas dire que tu aies été avare de références concernant toute la pop-culture des années 80 en commençant d'abord par des extraits musicaux très reconnaissables, déjà dans l'introduction du film. Ah, pour ça, tu flattes le geek qui est en nous. A l'instar des Mondes de Ralph, les clins d'oeil se multiplient à foison, et je ne suis pas certain de les avoir tous repérés. Que ce soient les véhicules, les avatars, les armes, les objets, en passant par une réplique culte ou une affiche, ou en faisant carrément un hommage à Kubrick, il y a de quoi faire.
En fait, je le confesse, je ne les ai pas tous repérés mais je ne serai pas de ceux qui vont regarder le film au ralenti pour essayer de voir le clin d'oeil que j'aurai manqué. Allociné en recense bien quelques-uns, mais il n'y a pas tout, loin de là (http://www.allocine.fr/diaporamas/cinema/diaporama-18671689/).
Car peu importe si on ne capte pas toutes les références, cela ne gêne en rien le visionnage ni la compréhension du film. Et au contraire d'un très surestimé Stranger Things, qui utilise le background des années 80 sans rien en faire (à part flatter le jeune qui sommeille en nous), là au contraire, c'est utilisé à fond, sans être lourdingue. Avec potentiellement quelques incartades, puisque Minecraft ne fait pas partie des années 80... Ah ah, Fatality (si, j'ai le droit moi aussi d'utiliser des références des années 80+10), ce round 1 est pour moi.
Là-dessus, je vais être assez bref. On ne s'ennuie pas. Durant plus de deux heures de film, on prend bien le soin de tout nous expliquer, (certains y trouveront à redire, cette manie de toujours vouloir prendre le spectateur par la main, mais je ne m'en suis pas formalisé), et de nous en envoyer plein les yeux (avec une 3D encore inutile) et de nous fourrer plein d'actions. Pour ça, le spectacle est garanti. Visuellement, c'est très bien fait. Là, respect!
Je ne connais pas le livre dont s'inspire le film, s'il a les mêmes faiblesses (je pense notamment à cette aventure très linéaire) et il y en a et je vais les recenser car au-delà du fait que tu nous offres un généreux divertissement (que demander de plus oserai-je dire? le cinéma, c'est ça aussi), il n'en reste pas moins que je suis resté parfois un peu en plan du fait de certains passages assez simplistes, voire naïfs, à moins que tu veuilles nous replonger aussi dans certains films naïfs des années 80.
C'est tout de même d'un classicisme narratif ébouriffant!
Oh je comprends bien la problématique de raconter une histoire en 2h, mais est-ce une excuse suffisante pour ne pas creuser un peu plus l'univers?
Oui, je parle de naïveté, surtout :
- quand tu me parles de différence entre le réel et le virtuel, alors que le virtuel fait déjà aujourd'hui intégralement partie du monde réel. Dois-je te parler de monnaie virtuelle par exemple ? Si ce n'était que ça. Bref.
- quand tu me sors cette moralisation simpliste finale (bon, ça reste un peu capitaliste tout de même, faut pas pousser mémé dans les orties, ou jeter le bébé avec l'eau du bain) et trop vite expédiée, quel dommage! De plus, la société de s'en trouve pas changée, du moins, on ne nous le montre pas, les pauvres restent pauvres (oui fermer les camps, c'est juste un début, mais ce n'est pas suffisant. Allez, tu nous prépares un RPO2 c'est ça?).
- quand cette romance débarque un peu comme un cheveu sur la soupe, on aurait pu aisément s'en passer tant ça n'apporte rien. Mais le love interest doit faire partie du cahier des charges obligatoire certainement. Pfff!
- quand le méchant de l'histoire est trop caricatural (ouh le vilain méchant et idiot capitaliste, comme si la morale finale valait mieux), et donc, le monde, trop manichéen.
Et puis, comme c'est pratique que le Top 5 des joueurs soit dans la même ville. Ca simplifie grandement les choses il est vrai, mais quand on a un univers MMO sous la main, on sait pertinemment que tous les joueurs ne se trouvent pas dans le même pâté de maison, même si toute la population (on nous parle au niveau mondial là) se retrouve au même endroit, étant donné la richesse et l'immensité de l'univers qui est montré.
Je m'étonne également que l'objectif étant de trouver 3 clés pour trouver un easter egg, l'équipe de méchants avec l'aide de tous leurs geeks n'aient pas trouvé la solution finale. Sérieux, la solution est plus qu'évidente!
Quant aux personnages, il m'a manqué de l'émotion, de la mise en difficulté, je n'ai pas eu d'empathie à leur égard. Ca m'a manqué. Et là, désolé, mais c'est un gros carton rouge. Tu peux faire mieux que ça, mince, j'ai pleuré devant E.T. et même devant Hook que j'ai revu il y a quelques mois.
Au final, RPO un (très) bon divertissement, mais ça n'ira pas plus loin pour moi (mais c'est toujours mieux que Pixels...
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oui c'était pas difficile tu me diras. Non je n'ai pas honte d'avoir fait la comparaison)
Vik, qui va essayer de retrouver sa tribu avec son Tatoo...