Spielberg renoue avec le cinéma familial, celui qui émerveille, celui qui, pendant 2h20 fait rêver et nous invite sans pudeur dans son univers. Avec sa myriade de références à la Pop culture des années 80, tout en se basant sur le futur du jeu vidéo, Ready Player One touchera assurément toutes les générations. Certes, le long-métrage est très geek dans l'âme, et sort à un moment où tous ces hommages nostalgiques sont devenus le nouveau fer de lance des films/séries, mais il reste ouvert à tous, mariant astucieusement les mondes virtuels et réels, tout en dépeignant un futur assez réaliste, et parfois même effrayant. En cela, Spielberg parvient à rendre l’œuvre totalement contemporaine et convaincante. Sans être dénonciateur, il en profite tout de même pour offrir un point de vue très actuel sur ces substituts à la réalité. Il en montre les dérives, sans en faire le cheval de bataille du film qui est avant tout une incroyable aventure nostalgique à travers l'univers vidéoludique le plus alléchant qui soit.
Agencée sous forme de quête parsemée d'épreuves, l'histoire nous fait suivre des jeunes ados au quotidien morose qui vont mener bataille dans cet OASIS numérique pour préserver leur échappatoire idyllique. La romance entre les deux protagonistes est plutôt niaise, et leurs personnages n'ont pas tellement de temps de développement puisque l'on passe plus de temps avec leurs avatars. Des avatars que l'on aurait aimé plus photoréalistes puisque de nombreux environnements virtuels bénéficient d'un traitement très réalistes. Mention spéciale à la récréation de l'Hotel Overlook. En ce point les effets spéciaux sont excellents et éclipsent cette crainte de film à l'aspect jeu vidéo. Ici, les partis pris esthétiques sont appropriés, comme cette dualité entre photographie granuleuse vintage, et photo numérique très ciselée. Ready Player One regorge d'inventivité et nous propulse entre cours et poursuites et batailles gigantesques dans un tourbillon de références qu'il sera impossible de saisir totalement au premier visionnage.
Mais ça n'en est pas moins sacrément fun ! Surtout lorsque ces séquences fantasmées sont portées par des tubes des années 70-80. Alan Silvestri brode autour avec une BO pleine de magie, d'amour, également très référencée à des musiques de film classiques. Par ailleurs, à cause de licences possédées par plusieurs studios, et de l'humilité du réalisateur, le long-métrage diffère souvent du livre dans les éléments qu'il emprunte à la Pop culture ; ce qui permet ainsi une expérience originale, qui n'en déborde pas moins de l'imagination propre à Steven Spielberg.