Quentin Dupieux nous offre cette fois ci un film chaotique sur la thématique du rêve, thématique récurrent et qui semble un terreau idéal face à la folie de ce réalisateur atypique.
S'il est toujours difficile de critiquer l'iconoclaste Dupieux, tant sa filmographie semble évoluer dans une dimension parallèle, on peut toutefois trouver une certaine originalité dans cette réalisation. On passe 80% du film à tenter de comprendre ce qui relie ces metaverses, qui se croisent aléatoirement autour de Reality, Jason Tantra et Henri, mais une nouvelle fois le spectateur est pris à revers en fin de visionnage, puisque le dénouement c'est qu'il n'y en a pas, que rien n'a de sens.
''Un mec barbu sur ses nuages qui dirige tout ? Nan''. Et bien si: c'est Quentin Dupieux qui dirige tout, se moquant de son spectateur ou de ses références (ici Nolan et son bébé Inception) comme bon lui semble.
Comme toujours avec Quentin Dupieux le casting est millimétré, avec Alain Chabat dans un rôle imbécile qu'il joue à merveille, accompagné discrètement mais qualitativement par Elodie Bouchez. Prestation également remarqué pour Eric Wareheim, totalement lunaire et bipolaire. On notera aussi le caméo de Thomas Bangalter, enfonçant un peu plus le clou du WTF. Seule petite ombre au tableau de mon côté: la prestation de Jonathan Lambert, quelque peu lourd et redondant.
C'est au final un film qui sans être un chef d'œuvre reste classique dans le paysage de Quentin Dupieux, il ravira sans doute les fans du réalisateur et laissera nécessairement de marbre ses détracteurs. Il semble tout de même que son sujet se renouvelle avant qu'il ne tombe dans sa propre caricature, renouvellement aussi apporté par un casting moins habituel.