Réalité dupiesque quand tu nous tiens.
Je t’ai rencontré dans Steak un soir de 2006 dans une salle obscure, sans réellement m’y attarder, je t’avais vite oublié, probablement pas encore prête pour me laisser porter par ton absurdité.
Aujourd’hui, je te recroise en 2015, un peu coupable d’avoir loupé en quelques années plusieurs films qui ont fait ta renommé.
Dans ton dernier délire, tu proposes à Chabat, le déjanté, de jouer avec Lambert, le sadique.
Tu demandes à Jason de réaliser un film en demandant à Bob de le produire, à la condition que ce dernier possède "le meilleur gémissement que le cinema n’est jamais connu" - Un oscar est à la clef. Mais tout ça n’est un prétexte pour nous livrer ta réalité, celle d’un esprit torturé.
Ton film est un rubick’s cube auquel il manque des pastilles. Un puzzle auquel il manque des pièces. Et les problèmes des puzzles sont très proches des problèmes de la vie, car notre entière vie consiste à résoudre des puzzles. Sauf que ton problème n’a pas de solution unique, et ton film n’est pas un film en soit, mais plusieurs. Ou bien, ça n’en est pas un.
Durant 1h27’, on peut y voir un florilège de petites choses qui en disent long sur le personnages surréaliste que tu es.
Il y a une petite fille qui s’appelle Réalité, un cadavre de sanglier qui cache une cassette video, des têtes qui explosent à cause de méchants téléviseurs, des franchouillards aux USA, un malaise kubrickien, un labyrinthe lynchien, de l’électro 70’s qui tourne en rond à la sauce Philip Glass, un homme en tailleur rose au volant d’une jeep sur une voie express de Los Angeles… ça n’a pas de sens, c’est grotesque, mais c’est sublime.
Vous être chez vous ou dans une salle de cinema et ça c’est une réalité. Vous avez un lit, des bouquins, un bureau, ça c’est concret.
Mais dans votre chez vous, vous avez aussi une porte qui donne de l’autre côté, la lumière passe à travers et la porte est ouverte, très légèrement mais elle est ouverte, et vous vous évertuez à la vouloir la fermer parce que vous avez peur, mais un jour vous n’aurez plus peur d’y aller. Pour découvrir ce qu’il y’a derrière, il faut y entrer. Dupieux c’est ça, affronter ses angoisses. Le vertige de la réalité.
Faites le grand saut, en bas il y a un filet. Tentez l’expérience, Et osez vous demander si le non-sens a du sens.
Pour ma part, ce film m’a fait l’effet d’un bang, d’un boum.
(Bang Bang pendant la Boum)
https://www.youtube.com/watch?v=T5Xl0Qry-hA
https://www.youtube.com/watch?v=hNjffGRsygU
Soyez d’accord pour être en désaccord.
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