Je crois sincèrement qu'essayer d'expliquer un film pareil serait comme essayer d'expliquer le non-sens à quelqu'un de censé...
"Réalité" c'est 1h30 les yeux grands ouverts, scotché sur son siège à ce demander qu'est-ce qu'on est entrain de regarder. Un film dans le film dans le film... ou bien un rêve dans le rêve dans le rêve... Plusieurs histoires toutes plus loufoques les unes que les autres s'entrêmelent pour se retrouver au final liées grâce à une construction déconstruite, un fil conducteur maltraité dans tous les sens (mais qui contient bien un début un milieu et une fin) dans lequel le réalisateur prend un malin plaisir à nous perdre tout en nous laissant penser qu'on a nos repères...
Le surréel est partout dans ce film, dans les répliques, dans les angles, dans les réactions et les expressions physiques des personnages, dans la musique et dans son humour... partout... mais quand on sait ce qu'est un film de Dupieux on est que peu surpris au final et on se laisse bordé avec plaisir par se doux rêve loufoque, à l'instar d'un Lynch, d'une "inquiétante étrangeté".
Dupieux livre ici son film le plus bizarre et le plus jusqu'au boutiste mais également son chef d'oeuvre ultime. A mes yeux un film infini a durée determiné. En clair, on pourrait lui donner une fin, ou bien, on pourrait le laissé tourner encore des heures et des heures pour lui permettre de nous perdre toujours un peu plus dans les abysses du cinéma jusqu'à nous faire totalement exploser la tête.
« Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère. » Dupieux serait-il un fan de Proust ?