'Rebecca' est un thriller/romance avec quelques réminiscences du polar. Il s'agit du premier film labellisé "américain" de Alfred Hitchcock , en 1940, soit deux ans après l'immondice affolante qu'est 'The Lady Vanishes'.
Dramatique et magnifique. Tels sont les qualificatifs que l'on pourrait employer à la vue du "the End" fatidique, après les deux heures de pure thriller/romance que nous offre ce 'Rebecca', un bien joli prénom qui risque pourtant d'hanter l'esprit du spectateur jusque dans son sommeil, celui-ci à la fois intrigué et inquiété par la présence fantomatique et palpable de Mrs. de Winter, quelque part dans Manderley, une gigantesque bâtisse de campagne située près du large, sur la côte de Cornouailles.
Les thèmes abordés ici sont particulièrement intéressants, et je me garderais bien d'en révéler toutes les facettes sous peine de spoiler, mais on peut citer grossièrement l'amour, la mort, le deuil, le poids du titre, la jalousie, la tyrannie, les regrets, le mensonge... Cela peut paraître commun, mais ce serait sous-estimer un réalisateur de la trempe de Alfred Hitchcock, car toute l'ampleur et la force de ces mots prennent ici une forme absolument bouleversante, sans pour autant verser dans le mélodramatique forcé.
Les acteurs sont tous excellents, sans exception. Difficile de ne pas tomber sous le charme de la timide et charmante Joan Fontaine, dans le rôle d'une Mrs. de Winter complexée par l'image flamboyante de sa prédécesseur.
Laurence Olivier qui interprète Maxime de Winter, est tout aussi parfait, dans son rôle de mari endeuillé qui cherche encore à fuir le Démon de son passé.
Mention spéciale pour Judith Anderson (Mrs. Danvers), qui m'aurait certainement donné des cauchemars si j'avais eu la chance de voir ce film plus jeune. Oui, je suis maso.
Une oeuvre incontournable dans la filmographie de Hitchock.
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