Dans la vie il y a des films qui vous marque, "Rebecca" de Alfred Hitchcock en fait parti ... Ce long métrage touche la perfection, sans doute le meilleur que j'ai vu du réalisateur, profond, mystérieux, romanesque, servi par un duo d'acteurs prodigieux.
Je ne m'attendais sans doute pas a être autant ébloui, l'introduction nous fait déjà entrer dans un monde mystique, gothique et fantasmé, avec une scène graphique et onirique, pour ensuite nous intéresser au personnage de Maxim de Winter, riche veuf britannique s'éprenant d'une jeune ingénue, il l'épouse et l'emmène vivre dans son domaine Manderley. Cependant la présence de son ancienne femme Rebecca est toujours palpable chez le personnel du château, n'acceptant pas l'intrusion de cette "usurpatrice", le couple va devoir faire face à cette situation, et même plus encore ...
La mise en scène est incroyable de précision, de justesse et de subtilité, les scènes et dialogues sont absolument scotchantes et l'interprétation est magistrale. Laurence Olivier dégage un charisme éblouissant, de quoi faire rougir les George Clooney & co, son jeu est autant austère que bouleversant de sincérité, Joan Fontaine est magnifique de malice et signe une prestation de haut vol, entre charme brut et douce fraicheur. Les dialogues entre les deux acteurs sont brillamment écrits, rendant leurs scènes passionnantes, surtout celle de l'aveu du personnage de L. Olivier. J'ai aussi beaucoup aimé certains seconds rôles comme la maléfique gouvernante Mrs Danvers jouée par Judith Anderson, qui a un rôle central et déterminant dans le film.
La réalisation de Hitchcock est maîtrisée de bout en bout, avec des passages déjà cultes comme le dialogue de l'aveu (notamment ce petit jeu du hors champ qui m'a beaucoup plu) ou ce final incroyable et plutôt inattendu. L'histoire m'a franchement enthousiasmé, sur le papier j'avais des doutes, mais ils se sont très vite estompés, il y a beaucoup de bouleversements et de renversements de situation dans la deuxième heure, précédée d'une atmosphère savamment peinte par le réalisateur.
Le premier long métrage hollywoodien de maître Hitchcock est une très grande réussite, un chef d'œuvre magique qui lui vaudra à juste titre l'Oscar du meilleur film en 1941 (ainsi que celui de la meilleure photographie), un très belle surprise que je ne suis pas prêt d'oublier.