Critique de Brave, pour les braves : sortez les cornemuses, les chopes et les jambes de bois
Bon les amis, je ne sais si vous aviez des attentes de la taille d'un dolmen, je ne sais si en ce jour vous étiez malheureux ou aigris, je ne sais si vous vouez une haine farouche et tenace aux landes écossaises *bruit de cornemuse*, mais je sais que vous m'avez tout de même fait peur, vous m'avez trompé.
J'étais parti en me disant que je serai déçu et je fus émerveillé, j'étais parti en pensant aller voir un spectacle quelque peu enfantin et il fut pourtant complet et intelligent. Je me retourne donc bien vers vous, ne sachant si je dois gémir après votre coeur de pierre, ou vous remerciez de cette agréable surprise que vous m'avez construit : ce sera les deux, c'est décidé !
Je précise à toute fin utile que je l'ai vu en vo (wouah c'était VRAIMENT TROP cool) et en 3D (wouah c'était VRAIMENT TROP cher) avec une bonne bande d'amis (des gens biens puisque je réussi à les trainer devant des films d'animation).
On vous met dans l'ambiance tout d'abord avec ce superbe et mignon La Luna, tout de suite ça émerveille, c'est joli, amusant et poétique. Puis on enchaine sur le film lui-même dont l'intro est réalisé au poil, c'est merveilleusement bien pensé en plus d'être magnifique, une musique auquel j'ai adhéré parfaitement (on remarquera qu'elle est utilisée en plus avec beaucoup d'habilité, du talent je vous dit !) qui marque le rythme, nous sert de ponctuation dans ce qui va être une histoire, un conte or tout conte contient une part de vérité et donc une part de sagesse (ah et c'est pas moi qui le dit c'est maman ours, mais j'opine fortement de la tête).
Tout d'abord on nous présente les personnages principaux : le colosse affectueux (père), la femme attendrie voulant le meilleur pour son enfant (mère) et petite crapule rousse éprise de liberté (héroïne), en quelques secondes tout est compris, on fait alors intervenir l'action, la première action, à valeur anecdotique mais qui sera moteur, une attaque d'ours féroce et légendaire. On enchaine merveilleusement bien et on nous présente les personnages secondaires qui seront plutôt les ressorts comiques : les trois frères, la servante un peu cruche.
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Et oui tout est déjà posé, c'est clair, frais, bien pensé : on prend notre pied.
Je reviens rapidement au titre, le vrai titre c'est Brave, pas Rebelle, ça c'est encore du boulot pour Guyness et sa liste de personnes bêtes à manger du foin, on nous parle donc de courage dans cette histoire, pas d'une pauvre et pathétique rébellion quelconque, le courage donc qui guide vers l'inconnu, qui permet de franchir les interdits et surtout l'évolution, l'amélioration.
Donc oui après j'admets que tout le film n'est pas forcement réalisé autant aux petit oignons que ce début de film et que la fin est un petit peu niaise, mais ce n'est que la toute fin, le reste du film fonctionne très bien, le scénario est simple mais riche : rien de compliqué mais il n'y a pas de temps mort et le tout est cohérent.
Je rappel que c'est un Pixar avant d'être un Disney donc on a pas de traditionnelles chansons (comprendre chant plus ou moins catchy interprétés par des personnages du film), juste un superbe fond musical et quelques morceaux en arrière-fond qui sont un poil commerciaux mais pas mauvais du tout.
Là où le film se débrouille très bien, c'est dans l'ambiance générale, bien servie par de multiples idées et détails qui m'ont bien satisfaits, ça va de ces feux follets, via l'Écosse en générale, ou encore le petit coté mythe grec, en passant par la réutilisation totale de la magie de Moby Dick (un homme avec une jambe de bois puisque sa jambe fut arrachée par le montre légendaire couvert de flèches, insaisissable, qui ne peut s'empêcher d'être obsédé par le-dit monstre et de le poursuivre sans relâche pour obtenir vengeance, il y a aussi cette utilisation de la pièce d'or), ce contraste magique de l'enchanteur et du sombre dans les paysages, les ruptures de tensions par l'utilisation de l'humour (les trois frères, la mère un peu perdue, la sor...sculptrice sur bois, la servante, la rivalité entre les clans, le jeune homme parlant tellement avec l'accent écossais que ces compatriotes ne peuvent le comprendre etc ...).
Donc il y a une maîtrise qui m'a fait plaisir, permettant un résultat final réussi bien que manquant d'originalité surtout dans sa conclusion, le marché est honnête, serrez moi la patte !
Ps : À noter qu'on se doit d'attendre la fin du générique, non seulement pour être poli, mais en plus avoir le plaisir, récompense de la patience, de voir une dernière séquence, un dernier gag pour conclure le tout.