Attention, légers spoilers sur le scénario !
J'aime Balaguero, depuis que j'ai vu l'excellent et très dérangeant Los Sin Nombre. Il fait partie des réalisateurs de cette nouvelle génération du film fantastique espagnol, qu'on doit bien envier en France, ou le genre peine à percer malgré quelques essais réussis (A L'intérieur notamment) mais très perfectibles.
[REC] avait le mérite de proposer une variation intéressante sur le thème du zombie - bien que les créatures n'en soient pas, on en a la confirmation dans cette suite - de par l'utilisation d'une caméra embarquée, à la Blair Witch ou Diary Of The Dead.
Cette suite prend donc place directement après la fin du premier épisode, dont la scène finale, opposant la jolie journaliste Angela Vidal (et sa jolie poitrine) a l'horrible Medeiros est d'ailleurs rediffusée histoire de replacer le contexte (et d'émoustiller une fois de plus le spectateur).
Et puis, changement de scène. Toujours avec une caméra embarquée, le spectateur est amené dans une camionnettes de SWAT (ou son équivalent espagnol dont j'ignore le nom) lourdement armée. Le principe fonctionne toujours aussi bien, et on perd en mise en scène ce qu'on gagne en immersion. Les soldats discutent de football, préparent leurs armes et se dirigent vers l'immeuble désormais en quarataine.
Le film prend le temps d'instaurer une ambiance lourde, poisseuse, inquiétante, et comme souvent, on attend avec impatience le moment précis ou tout va basculer dans l'horreur. Cela arrive bien vite, et de la plus belle des manières, avec une séquence que l'on dirait tout droit sortie d'un jeu-vidéo. Le film navigue entre les caméras de plusieurs soldats, et propose des séquences de dégommage d'infectés particulièrement jouissives. On m'a dit que ce film était au premier ce qu'Aliens était à Alien, effectivement on ne m'a pas menti. L'action est omniprésente, mais toujours mâtinée d'une bonne dose de stress et de tension. La première demi-heure, forcément, fera jubiler avec plusieurs scènes chocs. On ne s'ennuie pas une seule seconde.
La seconde partie est un peu différente, et propose de suivre trois jeunes idiots rentrés malicieusement dans l'immeuble. Ils sont particulièrement stupides, ces cons-là. Et énervent souvent. On crie parfois : "Mais non, espèce d'abruti !" "Mais c'est pas possible d'être aussi con !" Un classique.
La dernière demi-heure du film verra les deux groupes se rejoindre... Et réservera une bonne surprise au spectateur.
Intense, violent, le film m'a fait une très bonne impression. Le scénario, qui part ici dans un délire religieux (présent mais plutôt discret dans le premier) pourra énerver de par la présence d'éléments surnaturels franchement gros. On peine à y croire. Honnêtement c'est une chose qui m'a dérangé. Pour le reste il est à voir, et se termine sur une scène forte, frustrante, et qui laisse augurer d'un troisième film, déjà annoncé avec toujours Balaguero et Plaza aux commandes.