Un film me revient soudainement en mémoire, je l'avais découvert il y a longtemps, vers mes 15 ans, sur M6 en seconde partie de soirée... Spiders 2, le retour des araignées géantes. Ma firme favorite Nu Image, mes chouchous, me redonnaient une dose de série Z avec un couple recueilli sur un cargo expérimental où un scientifique nanar absolument irrésistible (« Vous êtes en bonne santé. Très beau spécimen. » « Spécimen ? » « Jargon médical ! » nous gratifiait-il d'un clin d'oeil complice, on t'a repéré mon loulou, on sait ce que tu trafiques ici !) Nous n'aurons pas droit ici aux mêmes excès malicieux. Affublé d'une direction artistique proche du néant (c'est limite une série Z, qui sort au cinéma, un DTV indigne en tout cas de figurer ne serait-ce que dans les rayons nouveauté des magasins). Étalant une trame insipide mainte fois vue et revue (au lieu de libérer le virus dans les rues, on se retrouve en quarantaine sur un bateau avec une trentaine de personnes, waow!), on se bouffe un nombre assez incroyable de clichés du genre zombie contamination (recherche du patient zéro pour faire un antidote alors qu'on sait que ça ne fonctionne pas ainsi), à savoir des patients rescapés qui sont retenus contre leur gré et veulent en savoir davantage sur ce que trafiquent les scientifiques. Mais c'est totalement sans surprise, et en plus de cela, le jeu d'acteur se révèle désastreux. L'actrice jouant Angela montre bien qu'elle n'a rien d'une actrice, elle joue mal à absolument tous les niveaux, que ce soit la peur, la rage, le doute, elle semble toujours à côté de ses pompes. Et son compagnon musculeux, faible ersatz de Dwayne Johnson, roule des pecs sans jamais faire un effort d'implication (mais regardez le jouer le possédé pour comprendre à quel point il s'en fout !) Plus que jamais, Rec 4 est l'incarnation même de la capitalisation sur un titre de licence, sur laquelle plus aucun effort n'est fait car son titre fera toujours vendre de toute façon, peu importe la médiocrité du produit fini, on la joue à l'esbrouffe et même si ça s'essoufle vite, on aura de toute façon amorti. Mais c'est honteux pour Jaume Balaguero d'en arriver à un tel niveau. Quand les expérimentations animales du virus donnent un résultat aussi laid à voir et aussi mal exploité (la partie dans les cales, absolument nulle), que les effets gores deviennent des giclées de sang numérique et que l'on est rabaissé à des enjeux surfaits (le remake d'Hidden, insupportable quand on voit la facilité à laquelle s'abaisse le script). Et tout ça pour déboucher sur une fin aussi merdique ! Les héros sautent dans la mer, pas les zombies parce qu'ils ne sautent pas même si ils les suivaient (mais il courent moins vite qu'un obèse et une endive rachitique), qu'on a un poisson mutant et un gag digne de very bad trip comme chute finale, ce n'est même pas le rire qui vient à l'esprit. Plutôt le désastre, en espérant que Balaguero ait une excuse en béton pour être tombé à un tel niveau de nullité. Infréquentable.
Voracinéphile
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le 25 nov. 2014

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