Trois ans après l'adaptation du comics éponyme de Cully Hamner et Warren Ellis (qui n'en avait rien à foutre du matériau d'origine), revoici Franck Moses et ses camarades à la retraite pour une nouvelle aventure toujours aussi explosive, aussi lourdingue et aussi fine qu'un parpaing. Désormais réalisé par Dean Parisot (qui avait déjà tâté de la comédie avec Braqueurs Amateurs), cette suite joue la carte classique de la suite de commande : scénario toc, acteurs à l'aise dans leurs chaussettes, des biftons pour les scènes d'action et un je-m'en-foutisme obligatoire en ce qui concerne la logique.
Bref, RED 2 est une suite de film d'action. Nos Retraités Extrêmement Dangereux doivent désormais échapper à des tueurs à gages sans pitié et retrouver l'inventeur du Projet Nightshade les concernant de très près. Le casting reste le même avec les nouveaux venus Anthony Hopkins, Catherine Zeta-Jones, David Thewlis, Neal McDonough et la nouvelle star asiatique Lee Byung-Hun à travers un scénario cousu de fil blanc où s'enchaînent séquences d'action improbables mais bien foutues, clichés par dizaines (la France ne se débarrassera jamais de la 2CV) et passages comiques quasi-improvisés.
Et pourtant, en dépit de ses défauts prévisibles et de son utilité douteuse, RED 2 n'est pas désagréable. En effet, cette suite a le mérite de divertir, grossièrement certes, mais néanmoins avec efficacité. Willis ressert la même tronche sérieusement décomplexée du précédent film (et de Mon voisin le tueur), Malkovich continue de cabotiner à outrance cette fois-ci aux côtés d'un Anthony Hopkins ressuscité tandis que Catherine Zeta-Jones nous ressort sa panoplie de femme fatale qui ne vieillit jamais. Ces joyeux drilles s'amusent comme des petits fous dans des plans serrés sur fond vert, réussissent à boucler leurs scènes que l'on imagine après moult prises ratées que l'on verra dans un bêtisier et les séquences explosives nous en mettent plein les yeux, notamment lors d'une course-poursuite parisienne de haute volée. En somme, c'est du déjà-vu bien mené mais sacrément dispensable.