La qualité première de Red Eye réside dans sa tripartition homogène, à savoir un premier acte démonstratif visant à conférer à nos protagonistes une profondeur bienvenue, un deuxième sous la forme d'un huis clos aérien, duo hublot-couloir en classe éco, un troisième sous la forme d’une course contre la montre haletante ; autant dire que Wes Craven maîtrise les trois moments d’un film intriguant à défaut d’être palpitant. Le tête-à-tête dans l’avion constitue l’enjeu le plus intéressant du métrage et permet au réalisateur de diluer son savoir-faire dans la création d’une tension qui va crescendo jusqu’au coup de grâce (scène du stylo, géniale). Plus de second degré cette fois mais un humour toutefois présent par petites touches qui fonctionne réellement ; le format assez court permet ainsi de resserrer le film autour de l’intrigue principale de sorte à écarter toute longueur inutile. Marco Beltrami accompagne le tout d’une composition musicale efficace aux envolées alarmantes. Craven nous réserve – comme à son habitude – un aller simple sous haute pression dont on reprendrait bien un billet pour le vol retour. Si la recette ne brille guère par son innovation, le plaisir est là.