Arnaques, crimes et Wyoming
Nicolas Cage est un loser, ce n'est pas un jugement de valeur, c'est le point de départ de Red Rock West. Un loser qui atterri par hasard dans un bar de Red Rock où le patron lui propose un job en le prenant pour quelqu'un d'autre. Fauché comme les blés Nicolas Cage se fait passer pour un autre et accepte. Problème, le job en question est un contrat pour tuer la femme du commanditaire. Intéressé par l'argent mais rechignant à commettre un meurtre Nicolas Cage à un plan pour s'en sortir. Malheureusement la malchance et le bon fond de Nicolas Cage vont donner aux événements une tournure bien différente.
Red Rock West est donc un néo noir tout à fait classique avec une femme fatale, un méchant manipulateur, un héros un peu bousculé et un tueur un peu déglingué. Nicolas Cage, à mi-chemin entre la désinvolture et la lassitude, est plutôt bon en loser attachant qui se retrouve dans une spirale d'emmerdes à cause d'un moment de faiblesse. A ses côtés Lara Flynn Boyle et J.T.Walsh font le job mais l'attraction principale reste Dennis Hopper, pas vraiment subtil mais étrangement charismatique avec son accoutrement abominable de Texan. Le scénario est assez prévisible mais suffisamment bien construit pour qu'on se laisse prendre au jeu. Le personnage de l'adjoint au shérif (joué par Timothy Carhart, qui ne fait pas le psychopathe pour une fois) est assez réussi, on aurait aimé le voir un peu plus. John Dahl fait quelques jolies images mais sa mise en scène reste un peu trop plate, les moments de tension ne décollent pas vraiment et le final aurait mérité d'être un peu mieux branlé.
Difficile cependant, avec cette histoire de quiproquos chez les rednecks du Wyoming sur fond de Texans, de s'empêcher de penser à ce que les frères Cohen aurait pu faire d'un tel script. Red Rock West est un néo noir sympathique mais qui manque un peu de folie ou, au contraire, d'âpreté pour vraiment se distinguer.