Vraiment attachant ce Red Rock West. Typiquement le genre d'outsider qui paye pas de mine, qui ne tente jamais de se faire passer pour ce qu'il n'est pas et livre la came sans rechigner à la tache. Résultat, on se fait cueillir par un petit film à la limite de la comédie et du thriller bien noir pour une petite session décomplexée qui fait plaisir. John Dahl y récite ses influences pour nous balancer en pleine trogne un petit safari au fin fond de la cambrousse où les quiproquos s'enchaînent avec pour trame de fond cette sempiternelle saloperie qu'est le pognon et qui fait généralement tourner les têtes, et celles de personnages de Red Rock West plus que les autres.
La belle surprise du film, c'est Nicolas Cage. L'acteur y joue un ex-marine au genou foutu qui, on peut le dire, attire la poisse. Son personnage fait de beaucoup d'humour permet au film de ne pas tomber dans la démonstration noire dépressive en gardant une certaine bonne humeur toujours présente à l'écran. Les autres personnages, à l'image du bien fendard Dennis Hopper qu'on retrouve avec grand plaisir, sont également teintés d'ironie pour faire de Red Rock West une farce noire sympathique aux allures de polar hard boiled. La fin est dans ce sens, et même si je l'aurais personnellement préférée un peu plus définitive, elle est complètement dans la ligne de conduite du film et nous permet de couper l'image avec le sourire.
En clair, si vous n'attendez de Red Rock West rien de plus qu'un Cage show inspiré aux allures de farce noire, dont on pourra trouver des similitudes avec l'univers des Coen par exemple, vous passerez sans aucun doute un très chouette moment, fait de petites séquences pêchues, d'une mise en scène classique mais efficace et surtout, d'une ambiance décontractée qui file la banane. Finalement, on regrettera juste que la très charmeuse Lara Flynn Boyle soit si timide.
7.5/10