Par le thème du film, la comparaison avec « Oh, Women! A Dirty Song » s’impose d’ailleurs on croise Yûya Uchida, un instant. Malheureusement, les Devils ne sont pas à la hauteur, « héros » loosers mais sans toxicité ni fulgurance, et les femmes qui gravitent autour ne sont qu’esquissées. Les personnages manquent d’épaisseur et le scénario de Susumu Saji se traîne. Bref, ces musicos, imbus d’eux-mêmes, gamins dans leur comportement ont du mal à nous accrocher. Seules les 5 dernières minutes montrent une légère progression dans leur maturité (mais à quel prix…).
Pourtant Chûsei Sone s’est donné de la peine : gros travail sur la couleur (dès les premières images), la lumière des appartements, le son et sa distorsion, le cadrage quitte à abuser des plans à encadrement de portes, le montage en jouant sur des variations de répétitions. C’est brillant, mais ne suffit pas à contrebalancer la faiblesse du scénario et des Devils.
Ces derniers ne sont pas mauvais, juste insipides, médiocres et immatures, de petits perdants. Les actrices sont belles mais on peine à les voir et à les suivre : Megumi Saki (3 films : Rape Ceremony et un second rôle dans La piscine sans eau) en petite Mari fragile et à croquer, Hiromi Okamoto (Rape hunter: nerawareta onna), superbe femme en fuite, Ayako Meki (la compagne du batteur) et Yuri Yamashina en copine plus mature. Mais les scènes chaudes peu nombreuses ne leur rendent pas hommage.
Red Violation est un vrai-faux pinku, brillant techniquement mais un chouia ennuyeux.