Un des films les plus étonnants que j'ai eu l'occasion de voir depuis pas mal de temps. Avec son scénario de départ, il semble que Redbelt va évoluer de la manière suivante : des soucis d'argent, un tournoi à gagner pour renflouer le dojo, et des combattants toujours plus puissants à affronter. Sauf qu'il va beaucoup plus loin que cela.
Ce qui importe ici, c'est moins le combat que l'esprit du combat, et le personnage de Terry, loin des archétypes des films d'action justement car il ne s'agit pas d'un film d'action. Il serait plus juste de parler du destin d'un homme qui, à trop vouloir apporter son aide et sa bonne volonté à son prochain, va subir une longue descente aux enfers. Le scénario est finalement très travaillé, pour ne jamais sombrer ni dans le mélodrame, ni dans le vulgaire prétexte à se taper dessus ; ça change. Pour autant, il reste quelques zones d'ombre, Terry étant la victime d'une sorte de conspiration qui n'aurait pourtant pas lieu d'être ; je trouve un peu dommage d'avoir enchaîné des déboires dont certains manquent de crédibilité à mes yeux, mais je serais presque prêt à faire des concessions dans la mesure où cela permet de s'appesantir encore sur notre « héros ». Toujours dans le registre des reproches, j'ai trouvé les dernières secondes du film un peu exagérées.
Au-delà du scénario, le réalisateur arrive à surprendre par l'opposition des personnages : ceux qui combattent pour l'art face à ceux avides d'argent et de gloire, les naïfs face aux manipulateurs. Il y a une véritable subtilité dans le traitement des personnalités et des sentiments ; certes, Terry s'en prend plein la gueule, mais cela apporte une crédibilité à l'ensemble : dans la vie réelle, tout ne se règle pas par des coups de poing.
En parlant de coups de poing, il faut bien comprendre qu'il s'agit d'un film d'arts martiaux avec très peu de combats, et les rares semblent parfaitement réalistes, à la fois dans le talent des combattants que dans la façon dont ils sont filmés, sans les fioritures comme le ralenti. Ajoutez à cela des acteurs convaincants – même Tim Allen, dont le rôle sort de son registre habituel, tire son épingle du jeu – et vous obtenez un film qui n'est à mon sens pas parfait, mais captivant et poignant.

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le 4 mars 2012

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Ninesisters

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