Un Reeker sinon rien
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Connaissez-vous cette odeur si particulière ? Celle de la charogne qui refoule comme un vieux munster que l’on aurai laissé sécher au soleil toute l’après-midi. On la sent souvent dans la nature, elle se manifeste lorsque l’on croise une carcasse de chien crevé au bord de la route. C’est très désagréable et on ne peut pas s’empêcher de se boucher le nez. Une fois que vous l’avez reniflé, cette effluve ne vous quittera plus jamais. C’est d’ailleurs de là qu’est parti l’idée de Reeker, puisque Dave Payne en a découvert la puanteur lorsque son voisin du dessus s’est mis à se décomposer sur son fauteuil avant d’être découvert une semaine après son décès. Cette puanteur caractéristique fait office d’avertissement mais si vous la sentez, c’est qu’il est probablement déjà trop tard. C’est ainsi qu’un road trip en famille va virer à la boucherie durant la pause pipi. On est tout de suite mis au parfum, la mort officie en plein désert californien, et quant on voit le peu de compassion face à ce pauvre cabot éclopé, on se dit que le Reeker n’y va pas de main morte avec ses victimes. L’ayant vu à l’époque où j’étais encore minot, je dois confier que cette introduction a eu le don de me foutre les jetons.
Reeker ne révolutionne pourtant rien, Dave Payne livre un slasher on ne peut plus linéaire où une bande de jeunes teufeurs partent festoyer dans le désert après avoir dérober une boîte d’ecstasy à un dealer qui se lance à leur poursuite. Mais ce n’est rien à côté de la menace tapis dans le motel qui guette les infortunés voyageurs qui ont le malheur de trop s’y attarder ou d’y tomber en rade de gasoil. Le décor est austère, et des âmes damnés guide le lieu tel que ce retraité souffrant du coeur qui cherche désespéramment sa femme depuis des heures au milieu de ce défilé de gueules cassés, de cul de jatte, et de chair meurtrie. On aura tôt fait de se convaincre que les malheureux ont probablement atterri dans le purgatoire de l’enfer d’autant que le monstre se manifeste rarement à l’écran, souvent caché sous un voile d’invisibilité ce qui le rend d’autant plus sournois et surnaturel. Un gaz malodorant couvre ses déplacements ce qui donne une sorte de nappe flouté et de mouvement saccadé du plus bel effet. Lorsqu’il apparaît, le croque mitaine revêt la défroque de la grande faucheuse elle-même, il est affublé d’une cape, d’un masque à gaz pour se parer de sa pestilence ainsi que d’une Makita au poignée qui lui sert à mutiler ses proies, une arme plus sophistiqué que la faux de grand-père.
Lorsqu’un gros malin croit avoir la bonne idée de s’emmitoufler dans une couverture pour en réchapper en passant à travers une baie vitrée, c’est pour mieux se trancher la jugulaire avec un débris de verre. Tous les efforts coordonnées par les survivants ne fait qu’accélérer le processus de mort qui s’abatte sur eux. Les mises à morts ont parfois l’air de simple accidents domestique, on pense également à Cookie qui finira par patauger dans les excréments d’un toilette malodorant. Il est de coutume qu’après un accident, nos sphincters se relâchent, et que la vessie se soulage, et si ce meurtre a tout d’une mauvais plaisanterie, il ne fait que renforcer l’atmosphère délétère qui anime ce désert. Certains éléments viennent embrouiller notre raisonnement comme la présence menaçante du dealer qui s’éclipse systématiquement à chaque apparition du tueur. Mais les pages griffonnés d’un vieux bouquin viendront néanmoins nous mettre sur la bonne voie. Si le message est peu subtil, la résolution a le mérite de nous foutre le bourdon et d’avoir un effet bien plus dévastateur qu’une pub pour la prévention routière. Et sinon pour se débarrasser des mauvaises odeurs, y a Febreze.
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Créée
le 13 oct. 2023
Critique lue 23 fois
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