Une immersion passionnante au cœur d’un scandale d’État.

Remettons-nous dans le contexte. Tout commence fin 2008 lorsque des individus sont arrêtés par la police antiterroriste dans le cadre d’une enquête portant sur des actes de sabotages (sur des caténaires de lignes TGV). Démarre alors la retentissante « affaire de Tarnac ». Les personnes coupables sont désignées par Michèle Alliot-Marie (alors Ministre de l'Intérieur) comme étant un groupuscule dit de « l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome ». Très rapidement, c’est l’emballement médiatique et toute cette histoire se soldera finalement par une… relaxe.

La réalisatrice Audrey Ginestet a centré son film sur Manon Glibert, l’une des prévenues (qui est aussi accessoirement sa belle-sœur). Son documentaire met en lumière la façon avec laquelle des citoyens lambda se retrouvent du jour au lendemain ennemi de l’État. Manon Glibert et ses comparses (militants d’extrême gauche) se retrouvent poursuivis pour avoir participé à une entreprise terroriste. 96h de garde à vue, des semaines d’incarcération, un an sous contrôle judiciaire avec signature hebdomadaire au commissariat, interdiction de sortie du département et de voir les autres accusés, puis s’ensuivra une lutte acharnée de batailles judiciaires qui trouvera son épilogue 10ans après leur première inculpation, en 2018 au tribunal correctionnel de Paris.

Relaxe (2023) met en scène la préparation de la défense de Manon Glibert à travers un simulacre de procès. Aidée par un groupe de femmes, elles jouent le rôle des juges et enchainent les répétitions, peser ses mots, savoir porter sa voix, se défendre sans porter atteinte aux autres, que dire et sous quelle forme. Le travail est long et fastidieux à l’approche du jugement et à l’approche de la délivrance.

Une immersion passionnante au cœur d’un scandale d’État, qui nous tient en haleine et ce, bien que l’on connaisse déjà le dénouement.

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