Je ne me suis jamais autant questionné sur la nature de l'image que pendant le visionnage de ce film. Ce qui en fait déjà une expérience assez époustouflante, et qui en vaut largement le détour ne serait-ce que pour se confronter au vertige de ces images protéiformes.
Pris dans ce chahut de couleurs et de formes, de traces et de vagues, de fantômes et de présences, nous avons sans cesse la sensation de renouer avec une vision archaïque, comme ancré dans le rêve, ou le revers du monde. Comme si les cellules des choses se révélaient soudain à la taille des objets et des êtres qu'elles composent, et en nous baignant dans leur cytosol, nous faisait entrevoir par reflets, ou jeu de miroirs, les lumières et les ombres d'un autre monde. Un monde sans ciel et sans terre. Un monde sans distinction, où tous les possibles se rejoueraient pour nous donner à percevoir l'écho de son origine.