- Je prends mon dessert d’abord.
- Est-ce que c’est une décision politique ? Ou une condition médicale, peut-être ?
- Je ne vois juste pas l’intérêt d’attendre. Je veux dire, et si je meurs pendant que je mange mon entrée ?
- C’est probable ?
- C’est possible. Et si j’étouffe ? Ou si un astéroïde vient s’écraser sur le restaurant ?... Je vais te dire une chose, si tu me jures sur ton éternelle âme, que je survivrai à mon entrée, alors j’attendrai. Mais avant que tu ne répondes, considère que si quelque chose arrive, tu devras vivre, pour le reste de ta vie en sachant que non seulement tu m’as menti, mais que tu m’as refusé mon dernier plaisir. Es-tu prêt à supporter cette responsabilité ?
Méa Culpa
J'ai mis du temps à visionner Remember Me, il faut dire que cet aspect d'histoire d'amour à l'eau de rose pour adolescents ne facilitait pas ma volonté à le voir, sachant qu'un autre problème majeur "à l'époque" (heureusement seuls les idiots ne changent jamais d'avis) me freinait avec le comédien : "Robert Pattinson ", qui est ironiquement aujourd'hui un de mes acteurs fétiche. De ma vision étriquée je le percevais vers la fin des années 2000 comme le beau gosse de Twilight aux propos amoureux à la longue gerbatif. J'avais longuement pensé (à tort) que ce long métrage n'était pas pour moi, sachant que la bande-annonce me vendait un truc dans la droite lignée de Twilight. Toutefois, la participation à ce projet d'un de mes comédiens favoris (Pierce Brosnan) me fit franchir le pas : "et que je suis ravi de l'avoir franchi!"
Place au film
Remember Me est une oeuvre qui prend à contre pied autant dans la forme que le fond au point de retourner mon esprit. Une proposition troublante et larmoyante sur un récit bien plus profond et marquant qu'il n'y paraît, avec une intrigue qui sort de la schématique conventionnelle des histoires d'amour par une innovation due à une trame relativement brutale et pleine d'intention. Malgré quelques petites longueurs, le récit parvient à transmettre une palette d'émotions sincère et cruelle. Le réalisateur Allen Coulter propose une excellente narration avec un sujet pourtant convenue sur une histoire d'amour. L'intelligence du cinéaste vient de l'essence même de son récit qu'il traite non pas comme une simple histoire d'amour, mais comme le cheminement d'un jeune homme blessé et endommagé par une mésaventure particulière, qui va rencontrer une jeune femme autant blessée que lui. Une proposition qui à le mérite de ne pas basculer l'intrigue dans une allégorie d'amourette pétillant de bonheur.
L'émotionnelle joue sur son rebondissement, à la fin du film on a envie que d'une chose : "embrasser la vie et la vivre à fond tout en profitant de chaque instant s'en contrainte car tout peut basculer en un instant dans le néant. L'approche intimiste du cinéaste relate avec modestie et justesse l'émotion humaine, si bien que la construction finale s'en trouve savamment élaborée avec une proposition inattendue qui transforme toute la perception du long-métrage. Un final saisissant qui laisse une empreinte significative.
Techniquement, Remember Me est loin d'être parfait, les décors n'ont rien de bien affriolant, les différents cadres sont banal et visuellement assez fade, bien qu'il y est quelques exceptions. Pourtant, Allen Coulter contre balance cette réalisation pauvrette en livrant avec délicatesse un univers plein d'onde positive sur la reconstruction de soit et s'empresse de nous mettre une claque qui nous rappelle à la réalité. La composition musicale de Marcelo Zarvos est touchante et sincère avec quelques titres sensoriels. On peut compter des titres efficaces d'Olivier Derivière comme "Nilin memory hunter" ou encore "Rise to the light fragments".
C'est dans ce film que le véritable talent de Robert Pattinson m'a sauté au visage. Il faut le reconnaître, il est exceptionnel. L'acteur démontre un talent d'interprétation minutieux en maîtrisant à la perfection son personnage : "Tyler Hawkins". Grâce à ce rôle il m'a ouvert les yeux et m'a permis de nuancer le mauvais souvenir du beau gosse pré-pubère déprimant suceur de sang qu'il jouait et dont lui même (de son aveu) détestait incarner. Aujourd'hui je ne crache plus dans la soupe car s'il n'y aurait pas eu le rôle du Diamant Vampire, le comédien n'aurait sans doute certainement jamais percé dans le cinéma, et puis restons courtois pour les fan de la saga Twilight.
Emilie de Ravin que j'ai découvert dans ce film pour la première fois ne m'a pas du tout laisser indifférent avec ses beau yeux bleu. Faut dire qu'elle est rayonnante de beauté et de capacité dans le rôle d' Ally Craig, un personnage fort qu'on a vite envie de prendre dans nos bras pour la cajoler. Je retiens également la participation de la jeune (à l'époque) Ruby Jenrins, qui incarne Caroline la petite soeur caractériel de Tyler. Elle apporte un tonus plutôt bienvenu. Bien entendu, celui qui tire le mieux son épingle du chapeau est l'excellent "Pierce Brosnan" qui apporte à la trame une présence plus nuancé et profonde. Il est parfait dans le rôle du papa sévère qui a du mal à afficher ses émotions. Une présence magnifique.
*L'élément qui me turlupine avec ce long métrage en plus de son retour journalistique assez mauvais mais bon rien de nouveau là-dessus, c'est que Robert Pattinson à eu une nomination pour le razzie Awards 2011 de pire acteur pour ce rôle. Bon à la base je n'accorde aucun crédit au Razzie au vu de certaines nominations douteuses tout comme pour les oscars, mais là je suis complètement dépourvue de bonne pensée à l'égard de ceux-ci, qui a mon sens ont vraiment de du m*rde dans les yeux. Mais bon tout est affaire de subjectivité.*
CONCLUSION:
Loin d'être un simple film à l'eau de rose pour adolescents en manque d'affection, Remember Me est une allégorie sentimentale bouleversante aux multiples rebondissements dont le final vous laissera sans voix. Bien qu'imparfait dans sa réalisation le cinéaste se rattrape dans sa capacité narrative pour le moins percutante en dirigeant un casting hors pair avec un Robert Pattinson enfin libéré.
Percutant et saisissant.