Tyler (Robert Pattinson) est un jeune homme de bientôt vingt-deux ans habitant à New-York un appartement miteux qu'il partage avec son meilleur ami, Aidan (Tate Ellington). Il est en conflit avec son père, Charles Hawkins (Pierce Brosnan), un avocat d'affaire, qu'il rend responsable du suicide de son frère aîné, Michaël. C'est lui, alors âgé de 16 ans qui l'a découvert pendu et ce souvenir ne cesse de le hanter. A couteaux tirés avec son père, il est par contre très proche et très protecteur envers sa petite sœur, Caroline (Ruby Jerins), une enfant de onze ans, surdouée en dessin. Les parents de Tyler sont divorcés et il se sent exclu de cette famille dont il ne partage rien, si ce n'est l'amour qu'il a pour sa sœur cadette.
Un soir, au sortir d'une boîte de nuit, Tyler intervient dans une bagarre pour venir en aide à des automobilistes agressés. Son attitude vindicative lui vaut d'être injustement arrêté et roué de coups par un policier qui s'avère être le père d'Ally (Emilie de Ravin, découverte dans Roswell). Grâce à l'intervention de son père avocat, Tyler est libéré.
Mais, suite à une idée stupide de son copain Aidan, Tyler décide, pour se venger du flic, de séduire sa fille qui étudie dans la même université que lui. Le pari imbécile tourne court car Tyler tombe sincèrement amoureux d'Ally. Celle-ci, après s'être disputée avec son père, s'installe chez les deux copains. Les trois jeunes gens trouvent ensemble un équilibre qu'ils n'avaient pas trouvé dans leur propre famille. Malheureusement, les secrets font toujours des dégâts quand ils se révèlent et Tyler, comprenant que son amour pour Ally est profond et sincère, ne peut se résoudre à lui cacher ce qui a déterminé leur rencontre.
Celle-ci prend évidemment très mal cette révélation mais tout finit par s'arranger : Tyler décide de présenter Ally à son père qui lui donne rendez-vous dans son bureau du World Trade Center. Malheureusement, ce jour-là est aussi celui où le destin du monde a basculé : alors que Tyler attend son père dans son bureau, situé dans l'une des Twin Towers de Manhattan, la maîtresse de Caroline écrit au tableau la date fatidique qu'aucun de ceux qui ont vécu ces événements n'oublieront jamais : 11 Septembre 2001. L'attentat est traité par le réalisateur avec beaucoup de retenue. Il aurait été facile de nous montrer les terribles images qui se sont imprimées dans nos mémoires.
Mon opinion sur le film
Remember me se traduit par "Souviens-toi de moi". Le film est en effet en totalité marqué par le souvenir. De la première scène, à laquelle on assiste impuissants à l'assassinat de la mère d'Ally Craig, souvenir dont restera marquée à jamais sa petite fille de 11 ans, au souvenir du suicide du grand frère adoré de Tyler, Michaël... Le souvenir final étant celui des innombrables victimes innocentes des attentats du 11 septembre 2001, sur lequel le film se conclut.
J'avais été très déçu par How to be, un film de 2008 où Robert Pattinson jouait le rôle d'un ado mal-aimé de ses parents qui se cherche un "mentor". Robert Pattinson n'y était pas mauvais, il tirait plutôt bien son épingle du jeu malgré un scénario d’une totale indigence.
"Remember Me" est, heureusement, d'une autre qualité, même s'il n’est pas un film inoubliable. Il est cependant curieux qu'il n'ait pas été distribué en France (ou si mal) car, à part Robert Pattinson, qui joue le rôle-titre, celui de Tyler Hawkins, ce film bénéficie d'une distribution prestigieuse : en effet, le rôle du père est incarné par Pierce Brosnan et Emilie de Ravin, sans être très connue en France, n’est pas une actrice de seconde zone. Erreur des distributeurs français, sans doute, dont j'espère qu'ils se mordront les doigts car, même si ce film n'est pas un chef-d’œuvre, il aurait certainement bien marché en France, ne serait-ce que grâce à la présence de Robert Pattinson, devenu une icône planétaire depuis son rôle de gentil vampire dans Twilight. Il a en tout cas eu, aux Etats-Unis, beaucoup plus qu'un succès d'estime et la France s'est privée d'un bon film et de quelques milliers d'entrées qui n'auraient certainement pas fait mal au chiffre d'affaire des salles de cinéma trop souvent désertes. Apparemment, les distributeurs n'ont pas tiré la leçon de leur manque de flair puisqu'ils ont remis ça avec un autre bon film où jouait excellemment Robert Pattinson, Del'eau pour les éléphants. Certains critiques se sont trompés de cible et ont reproché à Pattinson de n'avoir pas su prendre suffisamment de recul dans ce film avec son personnage d'Edward Cullen dans Twilight, critiques qui me paraissent totalement injustifiées. Bien entendu, tous ceux qui ont vu la saga Twilight (et j'en fais partie) auront toujours du mal à faire abstraction du personnage d'Edward Cullen mais ce n'est pas la faute de l'acteur. Dans Remember me, le personnage de Tyler est aux antipodes de celui d'Edward Cullen. Avec ce film, et surtout avec De l'eau pour les éléphants, la preuve est faite que Pattinson est tout à fait capable d'être crédible dans d'autres rôles que celui du vampire amoureux qui l’a fait connaître des spectateurs de monde entier. Il en est de même, d'ailleurs, pour Daniel Radcliffe qui a démontré, à travers d'autres films, hélas non distribués en France, comme My boy Jack ou December boys qu'il pouvait incarner d'autres personnages que celui d'Harry Potter).
Si j'ai beaucoup apprécié Robert Pattinson dans ce film, je suis plus réservé sur le film lui-même, en particulier sur sa fin et sur la référence finale au 11 septembre, non pas qu'elle soit mal traitée, comme je l'ai dit plus haut, mais parce qu'elle m'a paru superfétatoire et qu’elle n’apporte rien au contenu du scénario.
Une mention toute spéciale pour la magistrale interprétation de la petite Ruby Jerins qui joue le rôle de Caroline, la sœur cadette de Tyler. Si les producteurs le veulent bien et la chance joue en sa faveur, elle fera certainement une belle carrière d'actrice. C'est en tout cas tout le mal que je lui souhaite.