Avec son affiche bleutée et sa typo très futuriste, Renaissances a de furieux airs de Looper. Une impression renforcée par une citation – forcément anonyme – le comparant sans vergogne à la pépite de Rian Johnson et à l’excellent Source Code. Malheureusement, au risque de mettre à mal une stratégie marketing un poil trop fumeuse trahissant une incapacité évidente à vendre le film, Renaissances n’entretient strictement aucun rapport avec les deux œuvres auxquelles il est pompeusement comparé. Jugez plutôt : milliardaire condamné par une maladie incurable, Damian Hale (Ben Kingsley) accepte de participer à une opération révolutionnaire lui permettant de voir son esprit transféré dans un corps tout nouveau tout beau. Arborant désormais les traits d’un jeune homme athlétique (Ryan Reynolds), il va bientôt découvrir que « l’enveloppe » qu’il a emprunté n’est pas si neuve que ça ! Un pitch qui n’est pas sans rappeler le sympathique Freejack dans lequel un pilote de Formule 1 propulsé dans le futur était poursuivi par des mercenaires travaillant pour un mystérieux commanditaire désireux d’adopter ses traits pour pécho René Russo (et ouais on est les pros de la rime qui claque sur Cinevibe !). Mais revenons un peu à nos moutons électriques : à l’image de son personnage principal, Renaissances est une œuvre schizophrène. Il faut dire qu’aux commandes on retrouve l’esthète Tarsem Singh (Les immortels) qui délaisse son univers bariolé et ultra léché pour un environnement beaucoup plus froid et posé. Car s’il n’est pas franchement désagréable pour un divertissement estival, Renaissances n’en demeure pas moins aussi banal dans son exécution que sympathique dans sa volonté de verser dans la série B honnête et sans fioritures. Comprendre par-là que l’ensemble se suit sans ennui mais sans passion non plus. Renouer avec un certain pan de la S.F. parano pourquoi pas encore faut-il y apporter du sang neuf (Lire la suite...)