Actes fous.

Une jeune actrice de théatre vit sur Paris en colocation avec deux hommes, un avec qui elle va vivre (Lambert Wilson), et l'autre (Wadeck Stanczak) qui éprouve des sentiments pour la jeune femme.
La relation avec Wilson va être orageuse, le type ayant des tendances suicidaires, mais a mourir en percutant une voiture alors que lui et sa compagne allaient jouer au théatre Roméo et Juliette.

Je résume comme je peux le film, plus compliqué qu'il n'y parait, mais qui résonne avec un autre film d'Olivier Assayas (par ailleurs coscénariste de Rendez-vous) ; Sils Maria, également avec Juliette Binoche, sur les difficultés d'une actrice. Ici, elle est débutante, a un petit rôle de soubrette dans une pièce de boulevard, court les auditions, elle galère. En plus de gérer une vie amoureuse compliquée, puis de rencontrer son Pygmalion en la personne de Jean-Louis Trintignant.
Il est de bon ton de railler Juliette Binoche, mais il faut dire qu'elle avait déjà cette part d'intensité à la vingtaine, n'hésitant pas à dévoiler son anatomie lors de scènes sexuelles plutôt bestiales. Elle est vraiment la pièce maitresse du film, contrebalançant un Lambert Wilson jouant le tragédien maudit ; il est maudit, parce qu'il transpire énormément. Quant à Wadeck Stanczak, l'amoureux transi, il montre qu'il est transi en s'énervant beaucoup sur la jeune femme, y compris quand il vivra avec elle.

Autant dire que les procédés scénaristiques sont un peu grossiers, mais rien que pour l'actrice, on peut déjà deviner qu'elle a une carrière toute tracée vers le dramatique, le trouble, qu'elle exploitera par la suite. Mais Rendez-vous confirme malheureusement que j'ai un peu de mal avec le cinéma d'André Téchiné, un peu trop froid pour me convaincre.