Hé ho, quelle merveille, hein. (Voilà, c'était ma critique).
Depuis le temps que je le regarde, The Shop around the corner me confirme que j'aurai toujours un énorme faible pour ce méga-cliché de romcom de "ils s'engueulent mais en fait ils s'aiment" (bonjour New York-Miami, bonjour Indiscrétions, et allons-y jusqu'au bout bonjour Princess Leia et Han Solo).
Mais si on regarde juste un petit peu au-delà de la romance, on pourra noter le développement impeccable des personnages et de l'intrigue qui place le spectateur dans la même position que le gentil collègue Pirovitch (ah les délices de l'ironie dramatique) ! Les seconds rôles masculins (Matuschek d'abord mais aussi Pirovitch, Pepi et Vadas) sont très bien interprétés et permettent au film de prendre de la profondeur, avec un propos assez acide du monde du travail sous la guimauve fondante, mettant en lumière ces persona que nous créons au travail, pour dissimuler qui nous sommes vraiment, que l'on soit amoureux transi, père de famille tranquille, faux-cul ou cocu.
"The Shop around the Corner" reste pour moi une des mamans de la comédie romantique, avec un couple vedette au top, Margaret Sullavan à la fois insupportable et touchante, dans la lignée de ces héroïnes de screwball comedies que j'aime tant, et un James Stewart ahlàlà - mais pourquoi on ne fait plus des acteurs aussi désarmants, franchement ? Parlons enfin des répliques qui fusent et qui font mouche, et vous avez un petit chef-d’œuvre de comédie, que vous reverrez maintes fois avec un plaisir toujours renouvelé, parole de monomaniaque obsessionnelle compulsive !