Sherlock, c'est la série "pot-au-feu" de base. Je peux tout faire devant, repriser des chaussettes, éplucher des légumes, faire mes impôts, mes ongles et mon mea culpa. Et c'est tant mieux. Ne te méprends pas, Senscritipriote, j'adore quand une série m'emmène tard dans la nuit ou m'empêche de penser à autre chose jusqu'à la semaine prochaine. Mais Elementary ne joue pas dans cette catégorie-là, non, elle fait partie de la catégorie "pot-au-feu", une catégorie de mon invention certes, mais néanmoins appropriée. On aurait également pu appeler cette catégorie Xanax 0,25mg, déjeuner chez Mamie ou jour de pluie en camping, ce que tu préfères.
Il ne sert strictement à rien de regarder cette série si c'est pour la comparer à Sherlock, Jonny Lee Miller et Benedict Cumberbatch n'ont rien à voir, ni Martin Freeman et Lucy Liu, ni Robert Doherty et Steven Moffat. L'une d'entre elles est inventive, maline, autoréférencée et épisodique, l'autre est distrayante et distraite, coupe au cordeau son petit Conan Doyle, et avance avec la placidité heureuse d'un char Leclerc. Sauras-tu les retrouver ?
Sinon, pourquoi cette série pot-au-feu est-elle arrivée à atteindre la moyenne, te demandes-tu ? Parce que Jonny Lee Miller. Est-ce parce que ce Sherlock-là se désape 10 fois plus que Benedict Cumberbatch ? Oui, mais pas seulement. J'aime bien le côté faillible du détective infaillible, et je trouve que l'addiction de Sherlock Holmes est plutôt bien utilisée, ni trop ni trop peu, et Jonny Lee Miller plutôt impeccable sur cet aspect-là.
Après, on pourra reprocher à cette série sa formule, Sherlock met en général deux à trois morts avant de trouver le meurtrier, ce qui fait quand même entre 240 et 360 malheureux en 5 saisons, on pourra se dire que Robert Doherty a vachement aimé Hugh Laurie dans Dr.House et surtout on pourra s'auto-immoler pour saluer le jeu très expressif de Lucy Liu, mais ce serait vraiment prendre cette série pour autre chose que ce qu'elle est.
Bon, c'est pas tout ça mais j'ai une mayonnaise à monter, je te laisse.