Si le metteur en scène américain Darren Lynn Bousman s'est enlisé dans le burlesque avec ses suites sans fin de la saga Saw, il se rattrape ici incroyablement bien avec ce Repo ! The Genetic Opera sidérant d'ingéniosité et de maestria. Très proche dans le fond du Sweeney Todd de Tim Burton, cette adaptation de l'opera-rock éponyme est filmé avec soin et passion, conservant des chansons aussi rythmées que bouleversantes et une interprétation totalement inattendue et pourtant talentueuse. Nous croisons ici un gros melting-pot improbables composé d'Anthony Head (le Rupert Giles de la série Buffy contre les vampires), la chanteuse apprentie-actrice Paris Hilton, l'impérial Paul Sorvino, la jeune Alexa Vega enfin échappée de la trilogie Spy Kids mais aussi Nivek Ogre du groupe Skinny Puppy ainsi que l'inénarrable Bill Moseley, hélas très mauvais chanteur comparé à la délicieuse Alexa Vega qui nous impressionne de par ses talents vocaux et artistiques. Le casting est donc un sans-faute. Le scénario est quant à lui original et envolé, véritable opera-rock des années 2000 se plaçant directement aux côtés du Rocky Horror Picture Show et de Phantom of the Paradise tant il les égale en qualité artistiques et en chansons mémorables. Bousman ajoute ce qu'il faut d'action, de séquences gore et de délires visuels bienvenus (l'introduction des personnages en comic-book par exemple) pour captiver le spectateur et ne plus le lâcher 90 minutes durant. Le plus dur à croire avec Repo! The Genetic Opera, c'est que le film, sous ses airs de véritable OFNI, fonctionne à la perfection, nous convaincant au final à se dire que le réalisateur du pathétique Saw IV parvient à sincèrement émouvoir avec une comédie musicale gore dans laquelle la gamine de Spy Kids, la peste de Paris Hilton et le binoclard de Buffy jouent côte à côte avec une alchimie étonnante. Puissant, inoubliable et osé, un film d'ores et déjà culte, un chef-d'œuvre à voir absolument.