Une oeuvre incroyable, intense, dure et très addictive

Quand on voit ce film pour la première fois, on reste abasourdi. Pour deux raisons principales : la violence morale dans laquelle vivent les personnages, insidieuse, permanente, implacable, et leurs soubresauts de réflexe de survie. Mais on est aussi surpris par la manière très particulière de filmer les moments clés de l'histoire, très imagée et avec des plans très rapprochés, à la limite du maccro. Le résultat est très surprenant, à la fois malsaint, addictif, touchant et effrayant.
L'histoire, particulièrement dure, montre des gens de milieux différents, désoeuvrés ou cherchant à s'en sortir, mais par un chemin particulièrement boueux. Une retraitée seule, abandonnée, avec pour seule compagnie une émission de télé qu'elle idéalise à cause d'un coup de téléphone et un fils qu'elle ne voit que pour se faire mettre sa télé en gage, deux jeunes toxicos sans avenir, qui pourraient avoir une chance de s'en sortir s'il ne gâchaient pas tout avec leur addiction. Une jeune fille à papa désoeuvrée et marginale. Ils entraînent tout le monde dans leur sillage.
Ce qui est incroyable, c'est qu'on suit le film en se prenant d'affection pour ces personnages, car malgré leurs faiblesses, ils ont leurs motivations, qui ne sont pas dénuées de bon sens. La manière très particulière de filmer et l'ambiance tout aussi incroyable fait de ce film un vrai ovni, incroyablement filmé et à la photographie vraiment géniale. Chaque plan est pensé, abouti. Le résultat est vraiment efficace. Le jeu des acteurs est aussi bon que le reste et nous conduit vers un final assez terrifiant.
Difficile de dire que ce film est un beau film compte-tenu de ce qu'il livre comme expérience, et pourtant, je dois dire que rarement un film m'a autant interpellé pour sa noirceur et le tallent de son réalisateur.
Je le conseille à quiconque souhaite découvrir une oeuvre rare, intense et extrêmement bien réalisée, mais avec toujours dans un coin de l'esprit qu'on ne va pas se fendre la gueule en se tapant sur le guiboles.
amjj88
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le 3 janv. 2013

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