Un film glaçant, une descente infernale dans l’horreur. Trois jeunes s’évadent de leur quotidien par la drogue, jusqu’à ce que l’addiction soit de plus en plus forte, et que la drogue détruise leurs psychismes, leurs corps et finalement leurs relations. Ils y perdent chacun toute dignité : Marion en tombant dans la prostitution pour obtenir sa dose, Tyrone en finissant aux travaux forcés en prison, Harry amputé de son bras qui s’est infecté suite aux injections d’héroïne …
Parallèlement à leur histoire, est racontée celle de la mère d’Harry : souffrant de solitude depuis la mort de son mari et le départ de son fils unique, la télévision est sa seule raison de vivre, et en particulier une émission à laquelle elle rêve de participer. Elle se projette dans ce grand jour où elle apparaîtra à l’écran, où tout le monde l’admirera dans la belle robe rouge des jours radieux de sa jeunesse, où elle pourra dire à la face du monde son amour pour son mari et son fils. Pour se préparer à ce grand moment elle entreprend un régime afin d’entrer dans la fameuse robe rouge et elle s’adresse à un médecin pour l’aider. Il lui donne des médicaments qui s’avèrent être des amphétamines qui coupent la faim. Et voilà qu’elle aussi tombe dans la spirale infernale de l’addiction. Elle finit en hôpital psychiatrique.


Requiem for a Dream transcrit la dépendance de ses personnages et leurs déchéances par le biais de l’image. Les images sont accélérées et télescopées, les objets s’animent, la luminosité change, la perception de l’espace se dilate. Il transcrit aussi admirablement leur solitude par les cadrages soignés. L’utilisation du split screen est aussi intéressant car il met en lumière la solitude de chacun des personnages, ils sont enfermés chacun dans leur rêve et ils sont finalement éloignés les uns des autres sans pouvoir réellement se rejoindre malgré leur amitié. Le film est « impressionnant » au sens premier du terme, les images sont choquantes, elles s’impriment dans l’imaginaire et le secoue. Le thème musical lancinant et magnifique participe à cette atmosphère « impressionnante ».


Requiem for a Dream ne finit sur aucune note d’espoir, chacun des personnages ayant atteint le fond. Les dernières images les montrent tous sur un lit, symbole de mort, avec leurs rêves brisés auxquels ils continuent de se raccrocher…

Créée

le 24 nov. 2021

Critique lue 168 fois

8 j'aime

3 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 168 fois

8
3

D'autres avis sur Requiem for a Dream

Requiem for a Dream
guyness
8

Darren, t'es un pote.

En fait, très nombreux sont les amateurs de cinéma qui aiment "Requiem for a dream" pour de mauvaises raisons. Ou en tout cas pour de pas tout à fait bonnes . Certains portent au pinacle la...

le 30 mars 2011

115 j'aime

18

Requiem for a Dream
Nienawisc
4

Critique de Requiem for a Dream par Nienawisc

Requiem For a Dream ne mérite pas son approbation quasi-unanime en tant que "chef-d'oeuvre", "merveille" ou que sais-je encore. Si les acteurs nous offrent une performance tout à fait admirable (en...

le 24 juil. 2010

111 j'aime

28

Requiem for a Dream
CineFun
10

Claque Ultime

La première fois que j'ai vu Requiem For Dream j'ai pris une grosse claque en pleine face, le genre de claque qu'on aimerait se prendre plus souvent. Le scénario est plutôt simple mais diablement...

le 24 sept. 2023

109 j'aime

22

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

66 j'aime

22

Le Comte de Monte-Cristo
abscondita
9

"Je suis le bras armé de la sourde et aveugle fatalité"

Le Comte de Monte Cristo est une histoire intemporelle et universelle qui traverse les âges sans rien perdre de sa force. Cette histoire d’Alexandre Dumas a déjà été portée plusieurs fois à l'écran...

le 30 juin 2024

54 j'aime

14

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

34 j'aime

19