This is arguably the most horrifying non-horror movie ever.
Ce commentaire Youtube sur la chaîne de l'essayiste Channel Criswell résume bien ce qu'est Requiem pour un massacre. C'est d'ailleurs grâce à cette vidéo que j'ai découvert le film.
L'impression de vivre en temps de guerre n'a certainement jamais été aussi effroyable que dans ce film réalisé en 1985 par Elem Klimov, dont c'est le dernier film (bien que décédé bien plus tard, en 2003).
Le spectateur se voit donc plongé dans le cauchemar d'un jeune garçon vivant avec sa famille dans un petit village en Biélorussie pendant la seconde guerre mondiale en 1943. Le jeune homme part rejoindre les troupes de partisans qui tentent de faire reculer l'ennemi allemand. Etant très jeune, il sera rapidement mis à l'index par ses supérieurs qui lui demandent de surveiller le camp. Il va alors s'évader physiquement et mentalement en retournant dans son village où il découvrira que sa famille et ces habitants ont été décimés. C'est ici que commence son cauchemar et celui du spectateur.
Nous sommes donc plongé dans la tête de ce garçon qui tentera de survivre à l'horreur des SS.
Grâce un procédé d'immersion proprement hallucinant (steadycam, caméra subjective, design sonore), nous vivons l'horreur tel que ces pauvres gens l'ont vécu eux mêmes. Il n'est pas sans rappeler un autre film au même procédé réalisé en 2015 par László Nemes, Le fils de Saul. Ce qui démarque Requiem pour un massacre des autres grands films de guerre c'est son point de vue, totalement subjectif et mental. Le son a d'ailleurs une importance capitale dans cette impression de folie que dégage le film. Visuellement il est d'une beauté froide qui peut rappeler les plans brumeux de Tarkovski. Par soucis de réalisme, le réalisateur ira jusqu'à utiliser des balles réelles qui, selon l'acteur, les entends siffler puisqu'elles lui passaient à près de 10 cm! Il est difficile de décrire d'avantage ce film qui se vit comme une expérience sensorielle et par définition ne se décrit pas. Montrer plutôt que d'expliquer est certainement la meilleure définition de ce que devrait être le cinéma.