En France, on n'a pas de pétrole mais de bons services secrets....

En France, on n'a pas de pétrole mais de bons services secrets.... (pour déjouer les sévices secrets)

Regardez bien l'affiche : ne lui trouvez-vous pas une certaine similitude avec le "dos nu" magnifiant l'arrière de la robe de Mireille Darc dans "Le grand blond avec...."

Certes, ici l'échancrure de la chute de reins de Mélanie Laurent descend moins bas au niveau du bassin (quel dommage) ...quant au flingue qu'elle tient, c'est pour faire joli dans la déco : en fait si c'est une tueuse, métier peu avouable, c'est dans la spécialité féminine du meurtre : l'empoisonnement sans laisser de traces.... Je vous livre le rétro de ce récit trop alambiqué....

"Tueuse à gages, elle trucide à tout jamais, et à tout va, sans traces. Mais songe à se retirer des affaires fortune faite pour se consacrer à l'éducation de sa fillette qu'elle ne voit jamais, laquelle s'en désole...

Son commanditaire lui demande pourtant de réaliser un ultime très gros contrat, très rémunérateur : le propriétaire d'un terrain qui se voue à l'alchimie du whisky comme son père, refuse de vendre son bien à une société britannique de pétrole qui ambitionne d'y faire passer un pipe-line, générateur d'économies substantielles pour les actionnaires de la British & Oil.... N'y voyez aucune ressemblance avec toute société existant ou ayant existé... Laquelle après un procès perdu, charge un ecclésiastique ripoux d'organiser la disparition discrète du distillateur...

Toute cette mise en scène va être orchestrée sur fond d'opéra où l'empoisonneuse est cantatrice, un chanteur baryton propriétaire du cru...

Tout ce petit monde ignore que l'orchestre cache en son sein un agent du contre-espionnage français, un temps mis sur la touche, mais qu'on force à réintégrer son job avec mission de détecter la personne chargée de l'élimination du propriétaire entêté, ainsi que guetter ses faits et gestes...."

Un peu comme le papillon chassé par un oiseau lui-même épié par un chat !"

Vous avez suivi jusqu'au bout ?

Et encore je résume et simplifie ! Ne faîtes donc pas comme moi qui ai l'habitude de découvrir mes films à l'aveugle : cherchez à comprendre au maximum le scénario au risque de vous perdre dans le cul-de-basse-fosse du château, ou encore dans les loges de la salle de concert...

Comme beaucoup de critiques, j'avais donc fustigé ce film lors de sa sortie en 2011 : trop compliqué, trop de nombreuses invraisemblances, flash-back à gogos et inutiles.

De plus je suis plus enclin à goûter aux variations musicales de "West Side Story" et de "Saturday's Night Fever" qu'aux vocalises de la Castafiore qui elle, empoisonne la vie du capitaine Haddock. Genre "Ah, je me vois si belle en ce miroir.... Ciel, où sont mes bijoux ?" (Tintin, d'Hergé)

Pour ce premier film du français Jérôme Le Gris (1971/----) un superbe titre, une affiche alléchante, un casting envoûtant sur lequel je reviendrai,... les bonnes fées de la création semblaient donc s'être penchées sur le berceau de cette œuvre.

On sait fort peu de choses de Jérôme Le Gris, de son vrai nom Jérôme Le Maire, sinon qu'il a fait des études a l'École Louis-Lumière, puis des courts métrages avant de se lancer dans un projet plus ambitieux... Inspiré probablement par les vapeurs des grands alcools, (qui l'eut cru ?)

Après ce film il en avait tenté un autre en 2015 : "Premier cru" qui n'a pas non plus, été une réussite commerciale...

Je soupçonne aussi le réalisateur-scénariste aussi de faire de la BD, mais sans garantie car les éponymes sont nombreux...

Depuis neuf ans, plus de nouvelles...

Pendant son adolescence, il avait été favorablement impressionné par les mises en scène de Hitchcock (il est loin d'être le seul : voyez Truffaut !) et tente peut-être de s'en inspirer ?

En vain !

Trop difficile et trop ambitieux d'avoir voulu cumuler scénario et réalisation : d'ailleurs même dans l'école belge de la BD, beaucoup de dessinateurs se faisaient assister par un scénariste (genre Goscinny ou encore Cauvin... )

Le déroulement du récit, à force de complexifier les choses au-lieu de nous raconter une histoire simple ,déroute le spectateur. Le grand Alfred était plus simple à suivre, se concentrant sur le caractère angoissant de son énigme .

Pourtant, la réalisation avait été très soignée : les enregistrements ont dû être réalisés sur des sites et châteaux variés pour correspondre aux souhaits du réalisateur... Trop de perfectionnisme ?

La grande réussite de ce film est à mettre au crédit de Gérard Moulévrier, directeur de casting de longue date...

Le choix de l'énigmatique Mélanie Laurent dans le rôle principal était judicieux : elle a tout de suite été emballée par le projet de Le Gris, de son enthousiasme communicatif... Elle irradie l'écran de son talent, de sa beauté rouée autant que d'apparence ingénue !

Exercice d'autant plus difficile que la concurrence est rude : elle est entourée d'acteurs souvent issus du théâtre, efficaces, au talent bien rodé, incisif, et aux faciès typés de leurs rôles (Tchéky Karyo entre autres exemples) ..

Ce mélange des genres est la plus grande réussite de l'aventure, au point même qu'on s'intéresse plus à l'interprétation des comédiens, qu'à leurs personnages..

Peu-être aussi le personnage de l'héroïne manquait-il de corps, notamment par son aspect peu empathique ou sentimental ? Voire peu sensuel : le clip de la douche semble un peu obsolète et usé...

On est très loin du passage de Hitchcock où le dernier coup de percussion va coïncider avec l'explosion de la bombe ! Très loin aussi de la douche dans "Psychose"....

Ce film n'a pas séduit : 94 157 spectateurs seulement. Décevant . Les critiques de mon FAI lui attribuent un 2/5.

Méritait mieux ! Requiem pour un réalisateur ?

.

Paris 1° le 01.089.2024-

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Créée

le 5 sept. 2024

Modifiée

le 5 sept. 2024

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