Il a du talent, Tino. Quand un film démarre comme ça...

Et pourtant, que dire, maintenant que j'ai comblé cette "lacune" vieille de vingt ans?

Le film démarre très fort, comme souvent dans les films de Quentin (voir la merveilleuse séquence d'introduction d'Inglorious pour s'en convaincre). Une discussion à portée universelle, sur le sens de la chanson "Like a Virgin" de Madonna. S'ensuivent quelques répliques bien senties et un humour graveleux, en témoignent les divers avis qui fusent: Quentin pense que c'est une chanson sur les bites, Michael une chanson sur une fille sensible. Et pour Harvey, qu'est-elle?
Et pendant ce temps là, Steve ne croit pas aux pourboires, ce qui donne lieu là encore à une conversation quasi-surréaliste. Bref, de la répartie, de bonnes trouvailles, on se dit qu'on est bien partis pour passer un très bon moment.

Puis l'on se dirige vers un huis-clos plutôt bien orchestré et habilement mis en scène, surtout quand on sait que c'est le premier long métrage de Tarantino. Je trouve l'idée de montrer l'avant et l'après-braquage originale et fort bien construite.
Les acteurs sont globalement bien en place, mention spéciale à Mr White (Keitel) et Mister Orange (Roth), immédiatement attachants, les autres acteurs ne déméritant pas, jusqu'au final (sanglant, comme on peut facilement l'imaginer).

Reste que la grande "révélation" de l'histoire intervient non pas à la fin mais bien avant, ce qui est certes inhabituel, mais casse aussi une bonne partie de l'intrigue et du mystère entourant la "fuite". C'est bien dommage, même si la suite reste plaisante à regarder.

Au final, Reservoir Dogs fait partie de ces films que l'on m'a souvent vendus comme "le meilleur film du monde", alors qu'à mon sens c'est juste un film sympathique. Je ne regrette pas de l'avoir vu, je ne me suis absolument pas ennuyé, mais je n'en garderai pas pour autant un souvenir impérissable. J'en retiens certaines scènes, certaines répliques, ainsi que la bande originale, qui est, une fois de plus avec Quentin, de qualité. Et c'est déjà pas si mal.