Are you gonna bark all day, little doggy?
Or are you gonna bite?
Pour son premier film (sans compter l’abimé et très amateur « My Best Friend’s Birthday » bien évidemment), Quentin Tarantino, avec Reservoir Dogs, réinvente les codes du film noir et nous présente une oeuvre qui respire la nouveauté. Loin de vouloir plaire à tout le monde, le bonhomme fait ce qu’il aime et pose ainsi sa marque de fabrique.
Un maître est né.
On se retrouve alors avec un groupe de gangsters racistes (probablement surtout envieux des gangsters de l'époque), sexistes et homophobes, qui, lors d’un casse « parfaitement » planifié vont se retrouver avec la police à leurs trousses. Pensant leur plan imparable, la présence d’une taupe au sein de l’équipe se fait ressentir. La narration non linéaire, qui n’est pas sans rappeler celle d’un certain Rashōmon, est originale. Le casse, qui est quand même la base de l’intrigue, ne sera pas montré et comment il s’est réellement déroulé, qui est le vrai fautif, on ne le saura jamais. Mais qu’importe. Certains se plaindront de découvrir l'identité de la taupe avant la fin du film, évitant ainsi le « twist final de malade qu'on attendait », mais perso je trouve ça intéressant/jouissif de voir comment cette dernière manipule les autres.
Loin à QT l’idée de vouloir toucher le plus grand public possible et attirant ainsi la censure, le réalisateur (maintenant bien connu pour ça) parsème son film de dick dick dick dick dick (http://tinyurl.com/mvy37ce), de fuck et d'autres dialogues poétiques, aspergeant le tout d'une violence que certains qualifieront de gratuite. Enfin, on est quand même dans un monde de gangsters, vous n'allez pas me dire que vous vous attendiez à les voir se causer de façon Shakespearienne et offrir un diner au flic qu'ils viennent de capturer et qui peut les reconnaître. Bon, certes, au premier visionage, la fameuse scène de l'oreille est peu ragoutante (d'ailleurs dans le coffret collector on peut la voir sous tous les plans si ça en intéresse *rire sadique*).
Tarantino mesdames et messieurs, on aura été prévenu.
Et quand on sait en plus le budget de pacotille utilisé pour le film (à la base amateur), on ne peut que remercier Keitel 'Mr White, bitch!' de s'être investi dans le projet, nous offrant un casting de rêve (bien qu'exclusivement masculin). Notamment Steve Buscemi, hilarant dans le rôle de Mister Pink (http://tinyurl.com/mzpz9r3) (originalement écrit pour Tarantino himself, qui n'aurait sûrement pas été à la hauteur - vous voyez, je ne le considère pas comme un dieu) et Michael Madsen en danseur psychopathe (dont je salue l'improvisation lors de la fameuse scène désormais culte (âmes sensibles, s'abstenir) : http://youtu.be/gGkXI6jRpvA.). Investis, les acteurs tourneront d'ailleurs avec leurs propres vêtements ou accessoires (genre la voiture de Madsen) afin de permettre d'économiser le budget à de meilleures fins.
Bien sûr, tout est à prendre au second degré. Sinon, oui, vous allez vous faire chier et les dialogues (excellents) et les personnages vous sembleront ennuyeux et surréalistes. Donc si vous n'accrochez pas au style de Tarantino, ça ne vous fera ni chaud ni froid, ce film étant 100% à sa sauce (contrairement à Django Unchained ou Inglourious Basterds, plus abordables). Quand je dis que j'adore ce film, que c'est l'un de mes préférés, on me regarde bizarrement en me rétorquant "comment peux-tu aimer ça? ce n'est que de la violence!". Non, j'aime bien la gueule de Pink quand il explique pourquoi il ne "tip" pas, la relation entre Orange et White (et c'te classe qu'il a avec ses lunettes), Brown et sa théorie sur Like A Virgin, le débat sur la distribution des noms, l'histoire inventée d'Orange, la bande sonore au rythme des 70s... ça me fait rire. Et puis, que vous l'aimiez ou pas, Reservoir Dogs c'est quand même la naissance d'un sacré mythe dans l'Histoire du Cinéma.
(Pardonnez moi, les critiques ne sont pas trop mon fort. J'essaye de m'y entrainer.)