On ne présente plus Reservoir Dogs, le premier film de Quentin Tarantino écrit quand il travaillait dans un vidéo-club et réalisé alors qu'il n'avait à peine que 28 ans. Instantanément culte, esthétiquement irréprochable et au casting de choc, le long-métrage puise dans les vieux polars des années 50, empruntant autant au Quatrième Homme de Phil Karlson que dans L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick, proposant un véritable patchwork d'influences remodelé à la sauce Tarantino...
Bien que n'étant pas franchement original (chose qui fait partie des nombreux "défauts" du réalisateur selon certains, à savoir le plagiat de films), Reservoir Dogs réussit à immédiatement captiver et à ne plus lâcher le spectateur durant plus d'1h30, cette histoire de règlement de comptes en huis-clos d'une bande de braqueurs de banque étant garnie de séquences d'une tension palpables et de nombreux flashbacks explicatifs apportant leur lot de complexité à cette intrigue machiavélique.
Dès les premières minutes du film, l'immuable patte du metteur en scène se fait ressentir et, tout au long du métrage, les gimmicks tarantinesques sont présentés : la narration déstructurée, les longs dialogues inspirés, la B.O. détonante, les personnages charismatiques et les réflexions sur la pop-culture. Le casting est exemplaire et apporte une vraie fraicheur au long-métrage... De l'excellent Harvey Keitel, fidèle à lui-même, au prodigieux Tim Roth (dans l'un de ses meilleurs rôles) en passant par l'extraordinaire Michael Madsen, transcendant dans cette fameuse scène de torture, sans oublier le regretté Chris Penn, le toujours aussi génial Steve Buscemi et même le vétéran Lawrence Tierney.
La plupart de ces acteurs seront par ailleurs fidèles au réalisateur durant les films à venir. Au final, de flashbacks passionnants en confrontations verbales ou sanglantes mémorables, Reservoir Dogs est nourrit d'un scénario hypnotisant qui en fait non seulement un neo-film noir des plus réussis mais marque également les débuts fracassants de l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération.