"Mon cœur! Je suis écœuré!"
Ils portent un costume noir, une cravate noire, et des lunettes noires. Ce ne sont pas Jake et Elwood, leurs noms à eux sont plus colorés. Et ils ne sont pas musiciens.
Je m'en souviens encore lorsque, du haut de mon modeste mètre soixante-quinze (je n'ai pas grandi depuis), j'assistait à ce qui se révélait être une claque assez monumentale. Une baffe qui m'a fait tout drôle et qui, aujourd'hui, ne s'est toujours pas estompée.
Resrvoir Dogs, c'est l'histoire de six gangsters qui viennent de foirer un coup. Une histoire dirigée par une main de maître, celle du jeune Quentin Tarantino, passant ainsi du statut de loueur de cassettes relativement inconnu à celui du mec le plus cool du monde. "Cool", c'est le mot qui convient, celui qui lui colle maintenant à la peau. Mais qu'importe.
Reservoir Dogs apporte un peu de fraîcheur au cinéma, quelque chose de nouveau et de bien agréable. Un film à la fois très sanglant et très violent. Des personnages bigrement intéressants, aux personnalités sorties directement d'un western spaghetti, le tout dans une bonne ambiance Seventies (aaah K-Billy's Super Sounds! mes oreilles s'en délectent encore). Une tension toujours au maximal, qui ne redescend qu'une fois le générique terminé. Voire encore après. Mais aussi des dialogues extraordinaires. De la toute première scène, d'apparence banale, à la toute fin.
Un casse qui foire, un flic infiltré à rechercher, un homme gisant à moitié mort, un bon paquet de fric. Et des flingues aussi. Un jerrycan, une oreille, une allumette. Et le cœur qui s'emballe devant tant d'éléments ("Putain! Il va tirer!?... non? si ? rââh! "). Les visionnages qui suivent le premier sont forcément moins intenses. Mais même ainsi, ça reste un film remarquable.
J'aimerais évoquer ici une scène que je trouve particulièrement belle. Une de mes scènes préférées pour ainsi dire, tous films confondus : celle de Tim Roth, une arme à la main, à moitié allongé, vidant son chargeur sur un autre type dont je ne révélerai pas le nom. Un plan qui dure peut-être moins de trente secondes, mais que je ne me lasse pas de regarder. En boucle. Matin, midi et soir (Bon, peut être pas non plus. Le soir, je dors.). Timy est tout simplement parfait, la caméra se balade sereinement, et le résultat se révèle sublime. Il en faut peu pour être heureux.
Bref, Reservoir Dogs a fêté ses 20 ans l'année dernière. Ce fût l'occasion le redécouvrir. Il n'a pas pris une ride. Et vous savez quoi? Il fête ses 21 ans cette année. C'est une autre bonne occasion pour passer un agréable moment. Le plus beau dans l'histoire, c'est que ça continue l'année prochaine, et il y a des rumeurs qui prétendent que ce n'est pas prêt de s'arrêter.
Bon film, donc.