On a tous une dent ( en résine ) contre le diable

Les "Resident Evil" au cinoche, ça a toujours été quelque chose de particulier; jamais vraiment bons, plagiant sans vergogne tout ce que l'humanité a pu faire de prometteur dans l'art ( et particulièrement le 7ème, notre art de cinéphiles ). Sauf que "Resident Evil", c'est typiquement le genre de nanars que je ne me lasse pas de voir et de revoir; on dira ce qu'on veut, on pourra les insulter autant qu'on le désire, mais ça ne changera rien pour moi : les "Resident Evil" sont de sympathiques petites daubasses défouraillant du zombie à tout va.


Seulement, ce quatrième volet de la saga si décriée de Paul WS Anderson est sûrement l'un de ses épisodes les plus faibles ( avec le 2 et le 5; d'accord, ça n'en fait pas beaucoup de réellement bons ). Et encore, les seuls qui soient bons le sont raisonnablement, sans trop avoir de qualités non plus. Et c'est dommage, parce que l'intro partait assez bien, avec un certain style. Bon, ça ne change pas le fait que la constante présentation d'Alice en début de film est toujours aussi insupportable, mais ça donnait au moins le ton du film ( dans une certaine mesure ).


Oui, ce passage irrémédiable depuis le second film raconte TOUT ce qui a pu se passer depuis les origines de la saga. Le soucis, c'est que ça reste toujours aussi inutile, moche et mal écrit, en plus d'une narration tellement mal comptée par une Milla Jovovich sans réel talent. C'est triste à voir autant que c'est triste à dire ( parce que je l'aime bien, moi, cette damnée saga, et ce depuis que je suis tout petit ), mais ça part mal. Très mal.


Je dirai, de plus, que le gros soucis de ce métrage ci, c'est l'horrible doigt qu'il fait aux films précédents, et particulièrement à la repompe de Mad Max là, le truc qui s'appelle "Extinction" ( et qu'est sûrement le meilleur épisode de la saga ). Vous vous souvenez des milliers de clones dévoilés avec une musique vachement badass et une tête de Jovovich qui te disait : "fini les conneries, on va buter tous ces enculés". Et ben t'oublies mon gars. Ouais, t'oublies large, parce qu'elles ont pris le large dans l'intro de cet Afterlife.


Voilà donc le problème d'Anderson : le type est jaloux du boulot des autres, le plagiantsans vergogne tout en annulant tout ce que les autres metteurs en scène ont pu apporter à la saga ( et qu'était le meilleur, en fait ). Ca donne un résultat mal branlé, mal détaillé qui se perd dans une banalité de tous les instants, n'oubliant pas d'annuler toutes les couilles qu'avait la fin du film précédent. C'était sûrement trop dur à gérer pour lui ...


Pareil pour les pouvoirs d'Alice, qu'étaient what the fuck mais kiffants comme pas deux, avec un côté télékinésique qu'était pas pour me déplaire. Ben non, plus rien. Rien du tout parce qu'Anderson pense que Resident Evil c'est son bébé. Un bébé qu'il maltraite viollement depuis le scénario d'Apocalypse. Après, je dis-ça, je dis rien, mais c'est quand même pas franchement glorieux de voir ce qu'il fait de la saga...


Et tant qu'on y est, où qu'il est passé le côté désertique du film précédent? Non parce qu'en fait, quand t'y réfléchis, c'est quand même expliqué nul part, cette soudaine repoussée des villes. J'ai peut-être raté un truc, mais j'ai vu ce film suffisamment de fois pour ne pas rater de tels détails tant importants.


Et puis dans tout ça, Anderson s'amuse comme un petit fou, allant même jusqu'à s'autoriser les délires de mise en scène les plus barges ( et les plus moches, aussi ); les ralentis sont tellement présents qu'ils en deviennent éculés, lassants, gavant; à force, c'est lourd. Ouais, je confirme que Milla ne s'est jamais autant ( mal ) battu sur des ralentis.


Une fois de plus, le plagiat se veut de rigueur tenue; la première scène est un odieux pompage de Matrix, Blade, Aeon Flux et Underworld. Rien que ça. Avec cet "Afterlife", la saga Resident Evil a franchi un cap qu'elle ne peut plus dépasser : celui de l'amas de repompes le plus imposant du septième art. Oui, rien que ça.


A noter, en plus de cela et pour terminer sur une note pertinente, que l'écriture laborieuse s'arme d'incohérences toujours plus hallucinantes et bien trouvées ( comme si les mecs le faisaient exprès ), en plus de CGI approximatifs et ultra-présents, de dialogues éminemment cons et de personnages terriblement caricaturaux. Un quatrième volet qui entame la fin de qualité de la saga Resident Evil.

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le 8 oct. 2016

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FloBerne

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