Le réalisateur de Residue nous offre la sincérité d'un projet irrigué par la nostalgie du grand retour. Il a surtout la franchise de décrire la mauvaise conscience de celui qui est parti. En rentrant Jay ne peut que faire le constat d'une fracture sociale dont il relit les indices dès son enfance.
Si cette impasse dans les quartiers noirs qui ne semble qu'avoir le choix entre souffrir du traffic de drogue et de la maltraitance gentrificatrice est discutable (et la fin du film sacrificielle s'enferme elle aussi dans cette dualité), Residue a le mérite de saisir le tiraillement de cet Ulysse qui n'a de place nulle part.
(Une alternative bien plus inspirée au film Ouistreham qui survole le malaise de classe de son écrivaine.)