J'avais vraiment envie d'y croire. Mais rien à faire, malgré son statut de comédie culte aux USA, Old School est exactement ce dont il a l'air : un produit opportuniste qui n'a été financé que pour surfer sur les derniers jours de la vague des teen movies.
Exactement comme Date limite et les deux derniers Very bad trip, le cinquième film de Todd Phillips souffre de l'écriture incroyablement paresseuse de son auteur, trop soucieux d'aligner gags prévisibles et séquences prétendument corrosives (le cours de pipes, no comment) pour se préoccuper de l'équilibre de son histoire, de la profondeur des personnages - à peu près tous ici réduits à leur plus simple expression - ou même pour donner de simples enjeux à son film.
Old school épuise ainsi graduellement son capital sympathie (bien réel durant la première moitié du film), vu qu'on se contrefiche de ce qui pourrait arriver à des personnages auxquels on ne s'attache jamais. En manque cruel de rythme et d'énergie, il arrache péniblement deux ou trois rires, pas plus. Même son de cloche du coté du trio comique, pourtant prometteur. Luke Wilson confirme qu'il n'est jamais aussi fade que quand il campe les gendres idéaux, Vince Vaughn travers le film comme un spectre, tandis que Will Ferrell hérite d'un rôle sans aucune mesure avec son talent.
Au fond c'est un peu ça le plus frustrant avec Old school : il ne tient aucune de ses promesses. Au lieu de nous faire replonger dans la démesure des soirées étudiantes, il ne propose que les pires clichés du film de campus. Exit l'humour subversif qui fait voler en éclats les valeurs traditionnelles et le mariage, Phillips n'ose pas s'aventurer hors des sentiers battus et encore moins défier la bonne morale. Une cure de jouvence bien pantouflarde, en somme. Préférez-lui son remake, bien plus réussi : Monstres Académie.