2015, année tant attendue dans l'histoire du cinéma pour tout individu de la génération Y qui se respecte. À ce titre, je suis surpris de voir que parmi mes 99 éclaireurs, 25 n'ont jamais pris part aux aventures de Marty.
Retour vers le futur, fait partie de ma vie et sans ce film je ne serais peut-être pas là, enfin pas sur SensCritique. Pour tout vous dire, je ne me souviens pas avoir vu Retour vers le futur pour le première fois. Pourtant je me souviens bien sûr d'un temps lointain où je ne savais pas compter ni lire, mais je ne me rappelle pas cette époque, encore plus lointaine sans doute, où je n'avais pas vu Retour vers le futur. Chose plus étrange encore, aucun membre de ma famille, aucun proche, aucun ami d'enfance, n'appréciait ce film.
Et donc désormais ce film est ancré en moi, je connais chaque situation, chaque dialogue (en VF, s'il vous plait). Pendant des années j'ai usé mes vieilles VHS d'enregistrement (d'ailleurs, Alain Gillot-Pétré faisait son célèbre malaise en direct la TV avant la diffusion du III à la Pentecôte 1998. Du coup chaque vision du film me donnait droit à ce moment délicat. RIP Alain)
Du coup, pourquoi ce film ?
- J'adore ce plan séquence de départ qui résume toute la suite du film.
- J'adore la voix de Luq Hamet.
- J'adore que Marty soit surpris d'être en retard alors qu'il porte une
montre.
- J'adore que Marty joue un thème du film et se fasse reprendre par le
composteur et interprète du morceau
- J'adore me souvenir du numéro de téléphone de la grand-mère de
Jennifer (555-4823).
- J'adore la voix de Richard Darbois.
- J'adore cette famille McFly : la mère romantico-alcoolique et le père
absorbé par une débilité à la TV.
- J'adore que Doc s'enferme dans la DeLorean, qui est dans un camion et
qu'il n'a aucune possibilité de sortir, et du coup aucune raison de
faire ça.
- J'adore le doublage de Pierre Hatet.
- J'adore me rendre compte qu'une seule lettre sépare les voix françaises de Doc et Marty.
- J'adore cette minute qui dure 1 minute 16.
- J'adore ces chronomètres qui changent de cadre d'une scène à l'autre.
- J'adore cette propriété du vieux Peabody nommé « les deux pins » car
deux pins y sont placés à l'entrée, et qui manifestement changera de
nom si l'un des deux pins sombre.
- J'adore ce changement de paysage extérieur au moment où Marty freine.
- J'adore Marty se disant que Doc est en vie parce qu'il a vu son nom
dans un annuaire.
- J'adore cet annuaire qui étale la profession de gens.
- J'adore les pièces de monnaie de 1985 avec lesquelles Marty paye son
cfé en 1955.
- J'adore cette scène entre Biff et George similaire à celle vue dix
minutes plus tôt en 1985.
- J'adore ce « Eh Papa ! Eh George ! Eh toi sur le vélo ! »
- J'adore cette plaque d'immatriculation identique à celle d'un
véhicule vu précédemment et pourtant bien différent.
- J'adore que le père de Lorraine s'interroge sur John Kennedy à propos
de l'avenue John Kennedy. Comme si l'on cherchait à connaître toutes les origines des noms de lieu.
- J'adore voir Doc demander qui est président des États-Unis dans les 30 ans, alors que c'est loin d'être la première question que l'on poserait à un visiteur du futur.
- J'adore que Doc associe tout de suite le Président Reagan et l'acteur de seconde zone Ronald Reagan comme s'il ne pouvait pas s'agir d'un homonyme.
- J'adore que Doc cite Jerry Lewis sans Dean Martin, alors qu'ils
étaient indissociables en 1955.
- J'adore ce « gigowatt » qui n'a aucun sens.
- J'adore que l'on puisse brancher une caméra de 1985 sur une
télévision de 1955.
- J'adore voir un extrait de Doc à la TV alors que Marty n'était pas en
train de filmer à ce moment là.
- J'adore voir les personnages de la photo disparaître petit à petit
mais pas la photo elle-même.
- J'adore que Marty puisse intégrer un lycée sans aucun
interrogation de la part des autres élèves ou de l'administration de
l'établissement.
- J'adore que Biff puisse écraser un pauvre skater à la vue de tous en
plein centre ville.
- J'adore voir tous les personnages de la photos disparaitre et me dire
que quelqu'un aurait pris un buisson en photo.
- J'adore ce morceau de bravoure qui m'a encouragé à apprendre la
guitare électrique.
- J'adore que Lorraine dit apprécier le prénom « Marty » mais le donne
à son troisième enfant.
- J'adore que Marty ne prenne que 11 minutes d'avance pour sauver Doc
alors qu'il a une machine à voyager dans le temps.
- J'adore voir Doc et Marty papoter sur le parking du pin solitaire, comme si un combi Volkswagen de terroristes n'avait pas explosé juste à côté d'eux.
- J'adore me dire que Doc et Marty ont laissé le camion et tout le reste en vrac sur le parking du pin solitaire.
- J'adore que la musique du radio-réveil de Marty corresponde à celle
du générique du fin.
- J'adore Marty aille aussi vite pour aller du Centre-ville au Parking
des deux Pins à pieds (2 miles d'après un panneau au début du film)
- J'adore ce nouveau 1985, où la famille de Marty semble géniale.
Pourtant ils vivent dans la même maison, Marty passe son temps avec
un savant fou et Dave vit encore chez ses parents alors qu'il semble
avoir un bon boulot.
- J'adore voir Doc débarquer sans visibilité dans l'avant de la maison.
Ç'aurait été drôle qu'il y ait eu une voiture de garée ici ou des
gens à écrabouiller.
- J'adore cette impatience de Doc de retourner vers le futur alors
qu'il a une machine à voyager dans le temps et qu'il peut attendre un
peu.
- J'adore que Doc rappelle sans cesse qu'il faut éviter d'en savoir
trop sur son propre destin mais qu'il envoie Marty et Jennifer trente ans
dans le futur pour sauver le leur. Pourquoi ne pas plutôt leur dire ?
Ou éviter simplement l'accident avec la Rolls de la semaine
prochaine, qui semble être déclencheur de l'avenir piteux de Marty.
- J'adore me dire que les deux Bob ne savaient pas comment terminer
leur film, du coup ils ont ajouté un cliffhanger à la noix sans avoir
idée de comment poursuivre l'histoire.
Et globalement la fluidité du scénario, l'empathie pour le protagoniste, la force des personnages secondaires, la richesse des arrières-plans barrent la route à tous ces petits défauts. Un peu comme des petites coquilles laissées dans une critique sur SensCritique.