He was never in time
for his class...
he wasn't in time
for his dinner...
Then one day...
he wasn't in his
time at all.



Aller là où il n'y a pas de route



  A la vue de mon avatar vous l'aurez deviné, je voue un culte à ce film. Ça fait désormais quelques temps que je me dis qu'il faut passer à la vitesse supérieure (88mph, ça me parait pas mal) niveau critique. Alors quoi de mieux pour entreprendre ce changement radical, que de commencer par le film qui changea radicalement ma vie, celui qui m'a ouvert les yeux et la porte sur des mondes qui m'étaient étrangers jusqu'alors. Celle du cinéma. Celle de la science-fiction. Celle de la musique orchestrale. Celle du divertissement avec un grand D. Celle du rêve. Tout ce qui fait que chaque jour je supporte et subit les petits tracas du quotidien avec bonne humeur, quand je sais l'évasion infinie qui m'attends au sein de ces passions.


Retour vers mon passé



 Mais revenons en à nos moutons électriques. Retour vers le futur. Ah! Un nom qui m'évoque bien des choses, bien des souvenirs, bien des moments de bonheur enfouis au plus profond de moi tous plus jouissifs les uns que les autres, que ni le temps, ni les femmes - les deux grands mystères de l'humanité -, ne sauraient effacer. Alors qu'une génération entière, à l'instar de son aînée, ne juraient que de faucon millenium, de sabre laser et de force obscure, moi c'est l'évocation de delorean, d'overboard et de convecteur temporel qui me faisaient briller les yeux, sourire les oreilles et vrombir le cerveau. Je me revois encore courir autour de la table à manger trônant au milieu du salon, postillonnant avec énergie, l'imagination débordante des époques que je visitais dans ma tête au bord d'une voiture "qui avait de la gueule" et ma grand-mère me prenant pour un fou! Aujourd'hui il m'arrive encore de réver d'une trouvaille miraculeuse, cachée derrière les VHS qui dorment dans le débarras de la maison familiale, de la K7 du quatrième épisode disparu, mon Saint-Graal à moi. Un épisode qui n'a évidement jamais vu le jour et qu'il est aujourd'hui impensable de voir naître, et qui serait de toutes façons certainement dans la veine majoritairement catastrophique et outrageuse des suites, préquels et autres remakes des films de l'époque que nous devons douloureusement supporter actuellement.


Des détails de taille



 Alors branchez votre ceinture, faites chauffer les gigawatts, et revenons une vingtaine d'années en arrière dans un rugissement d'éclairs et de flammes pour voir pourquoi ce film avait tout pour plaire au jeunot plongé dans ses legos que j'étais alors, et pourquoi il continue encore à fasciner aujourd'hui, avec un Zemeckis au sommet de son art, qui transpire de volonté de faire les choses bien et d'ingéniosité à chaque plan et avancement de l'intrigue. Le film s'ouvre dans un cliquetis métronomique d'horloge afin d'illustrer le propos principal du film. Il est d’ailleurs amusant de remarquer que l'une de ces horloges représente le personnage célébrissime de par son aspect, ses dialogues, ses répliques cultes et son doublage français, dans l'évocation du climax final (Juste après l'affichage du nom de l'actrice Lea Thomspson). Et cela met d'ores et déjà en évidence l'une des principales qualités de ce film, la richesse, le fourmillement, l'abondance, la pullulement de détails présent dans celui-ci. Et j'ai bien du mettre 10 ans à m'en rendre compte (à raison d'un visionnage par mois en moyenne, ça commence à faire beaucoup!). En voici un bel exemple : http://sens.sc/1cUH5gA
Après quelques minutes passées en compagnie d'une famille de laquelle Marty - notre jeune héros campé d'une attitude et d'un style que tout adolescent digne de ce nom se devrait d'avoir, respirant la coolitude et l'énergie, la rébellion et la fougue - rêve de s'émanciper, pendant lesquelles rien, absolument rien n'est laissé au hasard, notre héros retrouve son mentor à la promenade des deux pins. Je me suis d'ailleurs toujours demandé, et je me demande encore, qu'est-ce qui a bien pu amener ces deux personnes, que tous semblaient opposer, à se lier de cette amitié qui les amènera à vivre toutes ces aventures. Surement est-ce le dessin qui les a réunis.


C'est le pied



 Et là, j'ai vécu la scène de ma vie. Après un discours intrigant de ce cher Emmett Brown, nous apparaît dans un nuage chuintant de vapeur d'eau, telle vénus sortant de sa coquille, ce que je  considère comme le chef-d'oeuvre ultime de la direction artistique. Pleine de courbe et de volupté, d'élégance et de grâce, dans ses lignes épurées et ses tuyaux enchevêtrés, je découvrais pour la première la créature de mes rêves, l'objet de tous mes fantasmes, et la véritable héroïne de ce film. A chaque fois je retombe amoureux, et la suite n'est qu'une belle idylle d'une centaine de minute vécue avec amour, passion et joie.
Pas une minute de trop. Un rythme léché et calculé à la seconde près, un scénario de folie qui ne tient pas sur un post-it (à la limite sur une centaine de tracts pour sauver l'horloge de l’hôtel de ville). Une réalisation maîtrisée par un très grand bonhomme du spectaculaire, des dialogues efficaces, drôles et parfois émouvants. Des doublages français n'ayant absolument rien à envier aux originaux. Un casting étonnant et détonnant. Une musique grandiose dotée de mélodies inoubliables. Des décors emplis de charme. Des gentils qui ont de la gueule. Des méchants qui ont de la gueule. Des personnages secondaires qui ont de la gueule. Une interprétation de Johnny B.Goode qui a plus que de la gueule, des péripéties entraînantes et enivrantes et un enthousiasme communicatif comme il est si rare de trouver dans les productions cinématographiques. La quintessence de ce que le cinéma grand public peut nous offrir, pour mon plus grand bonheur. Et quel plaisir de voir que cet avis est si majoritairement partagé sur ce site.
Bob, Alan, Micky, Chris, Lea, Stevy, et tous les autres, je ne vous remercierais jamais assez de m'avoir fait passer une enfance émerveillé.

Ps : Bordel, ce n'est pas un film de couilles, c'est un film couillu!

Taguzu

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