Returnator/Returnatrix

Returner en fait trop, mais c'est ce qui fait aussi son charme.

A l'image de son scénario. Miyamoto, mercenaire (même si ce n'est pas dit comme tel) au grand coeur, vient gêner la livraison d'enfants, un trafic humain orchestré par Mizoguchi, homme de main au cynisme désabusé mais très dangereux. Il se trouve que Miyamoto a une dent contre le vilain yakuza, car il a causé la mort d'un de ses amis d'enfance, privé de quelques organes, trois fois rien. Mais une jeune fille vient distraire son attention, permettant à Mizoguchi de s'enfuir. Celle-ci en haillons, va lui révéler qu'elle vient du futur et qu'elle s'appelle Milly. Dans son époque, des machines extra-terrestres ont tué quasiment toute la population. C'est pour empêcher cela qu'elle a traversé le temps, pour déjouer l'incident qui déclenchera la guerre. Miyamoto n'est guère convaincu, mais Milly s'adjoint ses services, tandis que l'élément à la base de ce conflit entre planètes va intéresser Mizoguchi.

Ouf ! Et ce n'est que le début.

Returner est un film d'action avec son lot de combats physiques, de gun fights et d'explosions. Le tout à la japonaise, avec sa stylisation notamment dans les chorégraphies ou les poses de ses personnages. Mais le film se rapproche beaucoup du gros blockbuster à l'américaine, en évitant les références trop japonaises. Il y a aussi un peu de Terminator et de Matrix, avec un costume tout de cuir et quelques ralentis qui vont bien. Qu'on se le dise tout de suite, le côté Terminator et tout ce qui a trait au futur est proche du ratage. Les extra-terrestres se déplacent dans des véhicules styles Transformers et une fois qu'ils en sortent ils ont le look et le charisme des Lego Bionicles, la démarche avec. C'est d'autant plus regrettable que le film déborde d'effets spéciaux invisibles à l'oeil nu, sauf pour ces envahisseurs qui jurent cruellement.

Ceci étant dit, tout le reste est assez bien ficelé. Le scénario a toute la consistance d'un blockbuster, avec ses grosses ficelles, ses petits rebondissements mais toujours l'envie d'emmener avec lui le spectateur, sans qu'il ne puisse prendre trop de temps pour constater ses quelques faiblesses. Il a aussi le bon goût de se terminer d'une très belle façon.

Et il faut dire qu'il est bien aidé par son trio de personnages principaux, qui ont le panache de héros ou de vilains de la pop culture. Takeshi Kaneshiro joue le héros Miyamoto, Anne Suzuki est la petite teigne de Millie et Goro Kishitani incarne à merveille, comme ses petits camarades, ce yakuza au flegme imprévisible.

Returner est peut-être trop gourmand dans ce qu'il propose, et se loupe avec ses aliens. Mais le film ne manque pas d'action, avec une certaine élégance et des acteurs très impliqués. Un blockbuster à la japonaise et réussi.